Les souliers vernis rouges – Stella Vretou : départ imminent pour Constantinople

IMG_20170531_150338_361Je remercie les éditions Les Escales et NetGalley pour ce magnifique voyage.

Quand j’ai lu le résumé de ce livre, Les souliers vernis rouges de Stella Vretou, je me voyais déjà partie tout droit à Constantinople. Une ville que je rêve un jour de visiter. La ville aux trois noms : Byzance, Constantinople, Istanbul. Une ville qui dans mon imaginaire est le catalyseur entre l’Europe et l’Orient (le Proche-Orient). Une ville qui a vu se succéder mais aussi se mélanger les civilisations et leur culture. Une ville riche d’histoire. Pourtant, l’imagination a toujours tendance à idéaliser les choses et ne connaissant pas son histoire contemporaine, j’ai voulu m’y plonger dedans grâce à Stella Vretou.

Résumé : Un jour, en se promenant dans les rues animées d’Athènes, Néna découvre dans une vitrine une paire de souliers vernis rouges semblables à ceux qu’elle portait, enfant. Aussitôt, elle remonte le temps.
À la fin du XIXe siècle, Yagos, son arrière-grand-père, décide de quitter l’île grecque de Zante. Avec sa jeune épouse, la belle Evanthoula, il partagera une épopée faite de passions, d’amour, de joies, mais aussi de drames, de solitude et de peines. D’Odessa à Athènes, en passant par Constantinople et Smyrne, leur famille vivra au rythme des soubresauts du XXe siècle et notamment de la chute de l’Empire ottoman.
Alors qu’elle s’apprête à devenir mère, Néna saura-t-elle créer son propre chemin à travers ses racines grecques et turques et accepter ce passé tumultueux ? (Babelio)

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Une saga familiale au coeur d’un roman historique

Avec Les souliers vernis rouges, on plonge complètement au coeur d’une famille dont la vie sera rythmée par des allers et venues dans la ville de Constantinople. On commence donc l’histoire avec le premier ancêtre, Yagos, à poser le pied dans la ville et à y vivre quelques temps avant de poursuivre sa route pour mieux y revenir ensuite. Cette première histoire est très touchante. C’est la fin du XIXe siècle, les crises se font pressentir mais ne sont pas encore là, c’est encore une époque de faste où les gens peuvent rêver. Evanthoula fait partie de ceux-là. Elle rêve d’une vie parfaite avec son amour, Yagos.

La famille s’agrandit lorsqu’ils ont des enfants. Mais peu à peu, les crises s’installent avec la chute de l’Empire Ottoman qui apparaît assez peu dans le récit (un petit bémol à mon sens), mais aussi et surtout, la première guerre mondiale qui se prépare. La vie de cette famille devient compliquée avec la volonté de plus en plus tangible de rapatrier les Turcs de Grèce en Turquie et les Grecs de Turquie en Grèce (chacun sa population hein…). Une partie de l’histoire terrible dont je ne connaissais encore rien. Mais finalement assez peu étonnant sur un territoire tel que Constantinople, un carrefour des peuples.

J’ai découvert avec ce roman l’histoire contemporaine de la ville de Constantinople et à moindre échelle de la Grèce et de la Turquie. En France, ce sont des périodes que l’on connaît assez peu. Cela me rappelle le petit déjeuner littéraire avec Victoria Hislop qui expliquait que les français ne connaissait rien de l’histoire contemporaine de la Grèce. Effectivement, nous apprenons beaucoup sur l’antiquité et ce que les savants grecs ont apportés à la philosophie et aux sciences, mais les conflits et les crises subits depuis les guerres mondiales nous restent flous si l’on ne s’y intéresse pas. Pourtant, cela permet de désacraliser, en quelques sortes, cette zone géographique et surtout de la rendre plus humaine, moins imaginaire. Ces populations, comme partout dans le monde en période de guerre, ont subi beaucoup d’épreuves terribles.

Malgré tout, l’avancement culturel, la richesse de la diversité, le respect des différences dans une zone ne la met pas à l’abris des radicalismes. Moi qui rêvait que si, je déchante déjà depuis quelques temps en France, c’est le cas partout et je me rends surtout compte que cela se passe aussi bien ailleurs.

Des maladresses qui ne permettent pas un attachement complet

J’ai beau avoir adoré plonger dans l’histoire grâce à ce roman, des petites choses m’ont dérangé. Je vous préviens de suite, ce sont des détails personnels qui posent problème à ma logique mais qui peuvent ne pas en poser à d’autres.

Tout d’abord le titre : Les souliers vernis rouges. Je dois avouer que les titres qui n’ont pas grand chose à voir avec le contenu d’un livre me perturbent. Ces souliers vernis rouges, on les retrouve tout au début, peut-être dans les 20 premières pages (je n’ai pas calculé) et on n’en reparle plus. De un, ils ne sont finalement qu’un prétexte à raconter l’histoire de la famille, ce qui n’est pas un problème en soi, le problème étant d’en avoir fait le titre. De deux, on les voit apparaître de manière vraiment très fugace, je dois avouer que je ne m’en rappelle même pas, c’est pour dire ! Je n’étais pas encore rentrée dans l’histoire à ce moment-là et les chaussures tenaient si peu de place que ça ne m’a pas marqué. Dommage.

Deuxième petit problème mais qui va de pair avec une saga familiale historique. J’ai trouvé tout le récit assez pessimiste. La plupart des histoires d’amour et des vies (si ce n’est pas toutes) finissent de manière assez tragiques et/ou ne sont pas bien guillerettes. Alors bon, je reconnais que le contexte historique ne permettait peut-être pas d’être très heureux dans la vie à ce moment-là mais il y a aussi des choix qui ont été fait de la part de l’auteure, qui n’ont rien du contexte historique, et qui ont approfondi ce côté de la vie douloureuse. On est d’accord la vie n’a souvent rien d’une partie de plaisir mais je pense que le bonheur est une volonté. Lorsque l’on veut l’être, on l’est. Et j’aime retrouver cet aspect dans les romans que je lis. Il y a du bon aussi, prenons-le.

Lire ou ne pas lire : Les souliers vernis rouges de Stella Vretou ?

Si vous aimez les sagas familiales, vous aimerez forcément Les souliers vernis rouges. C’est une belle et grande histoire, ancrée dans un contexte géographique et historique fort donc l’essence même repose au coeur de la ville de Constantinople. J’y ai appris beaucoup et je ne regrette vraiment pas ma lecture malgré les quelques maladresses. J’ai totalement voyagé, suivant les membres de la famille entre Constantinople, Odessa, Constantinople encore et Athènes. Un beau roman sur la dure réalité de la vie.

Histoire : 4/5 – Personnages : 4/5 – Style : 4/5 – Originalité : 4/5
Total : 16/20

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