Révoltées – Carole Trébor : l’anniversaire d’Octobre rouge

cover120315-mediumMerci aux éditions RAGEOT et NetGalley pour cette splendide découverte coup de cœur.

Editions : RAGEOT
Sortie : 4 octobre 2017
Prix : 13,90€

C’est le résumé qui m’a poussé à demander ce livre. Un roman jeunesse sur les révolutions russes de 1917 ? Il y a carrément de quoi attiser ma curiosité car faire aimer l’histoire aux jeunes, ce n’est pas évident. Je suis intéressée par tous/toutes ces auteur.e.s qui tentent d’aviver cet intérêt historique. Je ne me suis rendue compte qu’après coup que Carole Trébor était aussi l’auteure d’un livre de la saga U4 (Jules) dont j’ai beaucoup entendu parler mais que je n’ai jamais lu. Elle a également écrit un livre que je comptais lire en décembre (Lumière), autant vous dire que je n’hésiterai plus beaucoup à l’acheter car Révoltées est un coup de cœur.

Résumé : RUSSIE, OCTOBRE 1917.
La révolte gronde dans les rues de Moscou. Huit mois après la chute du Tsar et la mise en place d’un gouvernement provisoire, la persistance des inégalités, le spectre de la famine et la poursuite de la guerre contre l’Allemagne rendent la situation explosive. Le 26 octobre, au lendemain de la reddition de Petrograd, passée dans le camp bolchevik, l’insurrection éclate à Moscou. L’enjeu est énorme, et l’affrontement entre les troupes du gouvernement et les insurgés bolcheviks est sans pitié. Tout se joue en une semaine de combats intenses.
Une semaine qui va radicalement changer le visage politique de l’empire russe, le cours de la Grande guerre, la vie de millions d’hommes et de femmes… et la destinée de Léna et Tatiana. (éditeur)

Le cadre historique : un récit bien ancré dans l’histoire

L’écueil dans un roman historique, notamment destiné à la jeunesse, c’est d’oublier le cadre historique choisi. Carole Trébor s’en sort ici avec brio (ce n’est pas pour rien qu’elle est Docteur en histoire et spécialiste de la Russie). L’auteure plonge totalement son lecteur au cœur de Moscou avec suffisamment de noms pour s’y croire (mais pas trop pour ne pas perdre son lecteur). Le nom des rues, des bâtiments, le nom d’un poète Maïakovksi… Rien n’est oublié.

Nos deux héroïnes se retrouvent au milieu de la semaine révolutionnaire d’Octobre 1917. D’un côté, Lena est engagée du côté des bolcheviks et met sa vie en danger sur les barricades. Durant tout le récit, j’ai senti ce personnage animé par sa cause qu’elle n’aurait trahi pour rien au monde. De l’autre côté, sa sœur Tatiana se pose des questions, elle n’est pas engagée mais son opinion transparaît lorsqu’elle intègre une troupe de théâtre pour réciter les poèmes révolutionnaires du poète Maïakovski. Deux engagements différents qui questionnent sur cette idée « d’engagement ».

Lena et Tatiana sont au cœur du récit mais aussi de cette semaine sanglante. La narration est écrite à la première personne du sujet, du point de vue de Tatiana qui voit sa sœur aller et venir, frôler la mort, durant l’insurrection. Cela plonge complètement le lecteur au cœur de l’action et de la révolution à Moscou. La narration est également au présent, ce qui entraîne encore plus le lecteur dans l’action. Un choix extrêmement judicieux pour rapprocher le lecteur d’un passé centenaire.

C’est une réussite du point de vue historique.

Résonance d’une jeunesse révoltées

J’ai trouvé dans ce récit une certaine résonance avec l’actualité. Souvent, les révolutions sont menées par la jeunesse et j’ai bien l’impression que cela couve aujourd’hui. Le choix d’une narration à la première personne du singulier ainsi qu’au présent amène forcément le lecteur à se poser des questions, à se demander « et si j’avais été là, qu’aurais-je fait ? »

Rien que pour ça, c’est un livre incroyable que tous les jeunes (et moins jeunes) devraient lire. J’ai beau avoir 29 ans, je me suis régalée. J’étais à fond dans le destin des deux jeunes femmes, dans cette révolution russe qui a changé le destin du monde.

C’est un livre qui amène une réflexion, à la fois sur l’histoire, mais aussi sur soi-même et le monde actuel. Une discussion après la lecture (notamment avec les plus jeunes) peut totalement compléter les thèmes abordés pour construire une opinion personnelle, un moi réfléchi et ouvert au monde et aux enjeux d’actualité. La publication du livre est prévue pour Octobre 2017, pour fêter le centenaire de ces révolutions russes. C’est une occasion formidable pour en parler.

Lire ou ne pas lire : Révoltées de Carole Trébor ?

Évidement, ma réponde est cent fois oui. Que ce soit pour vous ou pour offrir (dès 12 ans), l’écriture passe très bien, sans être trop complexe, elle n’est pas non plus trop simpliste, en tout cas, le style glisse tout seul. A la fin du livre, vous pourrez retrouver un glossaire pour expliquer les termes techniques qui ne font pas partis de notre vocabulaire quotidien. En plein cœur de la révolution, on suit le destin de jeunes femmes aux convictions différentes et pourtant pleines de vitalité, d’envies et de besoin de changements. Bref, une grande réussite des éditions Rageot et de l’auteure Carole Trébor. Je pense déjà à l’offrir autour de moi !

Pivoines pourpres – Hélène Toulhoat

41-FpkyqIQL._SX324_BO1,204,203,200_Un grand merci à l’auteure, Hélène Toulhoat, pour la découverte de son livre. J’ai découvert une belle plume et un roman extrêmement bien ancré dans la période historique choisie. Lorsque j’ai lu le résumé de Pivoines Pourpres, j’ai immédiatement accepté sa proposition, vous le savez j’adore l’histoire et les romans historiques. Je vous laisse le découvrir avant de vous dire plus sur mon ressenti.

Résumé : Nous sommes en 1827, pendant la Seconde Restauration, sous le règne de Charles X. Anna Seurel, âgée d’une trentaine d’années, vit avec son frère Antoine et ses deux enfants dans une belle maison de maître, située non loin d’Auxerre, dont elle a hérité de son père. Elle est divorcée – cela fut possible jusqu’en 1817 – et a un amant, Gabriel de Sauveterre. Elle se rend compte qu’elle est enceinte de lui ; or, à cette époque et dans ces milieux, être une femme divorcée était une situation très délicate. Pourra-t-elle épouser M. de Sauveterre ? Par ailleurs, lors d’une réunion de famille à l’occasion des fêtes de Pâques, une des domestiques est retrouvée morte dans la serre du parc. De quelle manière est-elle morte ? Pourquoi ? Est-ce un accident ? Ou bien a-t-elle été tuée ? Mais par qui ? Entre la Bourgogne et Paris, Anna et Antoine, aidés par quelques amis, vont s’atteler à la résolution de tous ces problèmes. Non sans mal… (Chapitre.com)

Une période historique méconnue en littérature

1827, la Seconde Restauration en France, en Bourgogne. La période historique et la zone géographique sont déjà très originaux lorsque l’on débute notre lecture. Personnellement, l’histoire de la France à cette période, je l’ai rapidement oublié après mes cours à l’université. Pourtant… Pourtant… Il y a clairement matière à l’écriture et à la romance. Et je trouve ça original. D’autant que Hélène Toulhoat parsème son histoire de petits détails propres à la période comme le fait du divorce possible un temps puis droit supprimé par la suite. Je ne savais pas du tout. J’ai donc appris beaucoup de choses sur une période historique que les français non-spécialistes ne maîtrisent pas forcément.

Hélène Toulhoat a réussi le pari de me faire apprécier une période qui ne m’intéressait pas plus que ça à la base. J’y ai vraiment trouvé du potentiel et c’est un joli cadre pour l’histoire qu’elle nous propose.

Un polar historique

Si on trouve de la romance dans Pivoines Pourpres, autant vous le dire tout de suite : il n’y a pas que ça. Et c’est tant mieux. Je préfère de loin quand il y a une réelle intrigue et que la romance vient enrichir l’intrigue principale, c’est ce que nous offre l’auteure avec brio. Si le jonglage entre les deux est un peu saccadé à mon sens, de longues scènes sur la romance, suivies de longues scènes sur l’intrigue du meurtre, cela ne gène pas vraiment la lecture.

A mon sens, l’accent est tout de même donné à la résolution de l’enquête et même si je ne suis pas du tout polar, je dois avouer qu’avec un cadre historique, j’aime bien. La preuve, j’ai beaucoup aimé découvrir peu à peu, à chaque « interrogation de suspects » apprendre de nouveaux indices. Si le suspense n’est pas à son comble, ce n’est pas très grave. L’intérêt réside dans le cheminement.

J’ai beaucoup aimé les personnages, ils ont une histoire et du caractère. L’héroïne m’était un peu antipathique au début, je la trouvais très rigide et peu à peu, on apprend à la connaître, on découvre son histoire et j’ai fini par m’attacher à elle, son frère et son amant adorable. La vie domestique se mélange à celle de ces aristocrates et on se prend également d’affection pour certains. D’ailleurs j’aurai bien aimé en savoir plus sur la fidèle domestique et confidente de l’héroïne, qui devait sans doute avoir sa propre vision des événements. Globalement, le récit est riche et intéressant et j’ai passé un très bon moment de lecture.

Lire ou ne pas lire : Pivoines Pourpres de Hélène Toulhoat ?

L’auto-édition ne réserve pas toujours des bonnes surprises. Les écueils, les coquilles qui passent à la trappe, les fautes… tout auteur a besoin de relecture, autre que lui-même. Pourtant, Pivoines Pourpres se place dans le haut du panier et mériterait vraiment une publication en maison d’édition. L’histoire tient la route, les personnages sont attachants, enquête et romance sont au rendez-vous, sans compter la plume agréable de Hélène Toulhoat. N’hésitez pas à vous procurer ce roman, je vous promets un bon moment de lecture et une belle continuation à l’auteure.

Pour trouver son roman : ChapitreAmazon

Histoire : 4/5 – Personnages : 5/5 – Style : 4/5 – Originalité : 4/5
Total : 17/20

Les souliers vernis rouges – Stella Vretou : départ imminent pour Constantinople

IMG_20170531_150338_361Je remercie les éditions Les Escales et NetGalley pour ce magnifique voyage.

Quand j’ai lu le résumé de ce livre, Les souliers vernis rouges de Stella Vretou, je me voyais déjà partie tout droit à Constantinople. Une ville que je rêve un jour de visiter. La ville aux trois noms : Byzance, Constantinople, Istanbul. Une ville qui dans mon imaginaire est le catalyseur entre l’Europe et l’Orient (le Proche-Orient). Une ville qui a vu se succéder mais aussi se mélanger les civilisations et leur culture. Une ville riche d’histoire. Pourtant, l’imagination a toujours tendance à idéaliser les choses et ne connaissant pas son histoire contemporaine, j’ai voulu m’y plonger dedans grâce à Stella Vretou.

Résumé : Un jour, en se promenant dans les rues animées d’Athènes, Néna découvre dans une vitrine une paire de souliers vernis rouges semblables à ceux qu’elle portait, enfant. Aussitôt, elle remonte le temps.
À la fin du XIXe siècle, Yagos, son arrière-grand-père, décide de quitter l’île grecque de Zante. Avec sa jeune épouse, la belle Evanthoula, il partagera une épopée faite de passions, d’amour, de joies, mais aussi de drames, de solitude et de peines. D’Odessa à Athènes, en passant par Constantinople et Smyrne, leur famille vivra au rythme des soubresauts du XXe siècle et notamment de la chute de l’Empire ottoman.
Alors qu’elle s’apprête à devenir mère, Néna saura-t-elle créer son propre chemin à travers ses racines grecques et turques et accepter ce passé tumultueux ? (Babelio)

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Une saga familiale au coeur d’un roman historique

Avec Les souliers vernis rouges, on plonge complètement au coeur d’une famille dont la vie sera rythmée par des allers et venues dans la ville de Constantinople. On commence donc l’histoire avec le premier ancêtre, Yagos, à poser le pied dans la ville et à y vivre quelques temps avant de poursuivre sa route pour mieux y revenir ensuite. Cette première histoire est très touchante. C’est la fin du XIXe siècle, les crises se font pressentir mais ne sont pas encore là, c’est encore une époque de faste où les gens peuvent rêver. Evanthoula fait partie de ceux-là. Elle rêve d’une vie parfaite avec son amour, Yagos.

La famille s’agrandit lorsqu’ils ont des enfants. Mais peu à peu, les crises s’installent avec la chute de l’Empire Ottoman qui apparaît assez peu dans le récit (un petit bémol à mon sens), mais aussi et surtout, la première guerre mondiale qui se prépare. La vie de cette famille devient compliquée avec la volonté de plus en plus tangible de rapatrier les Turcs de Grèce en Turquie et les Grecs de Turquie en Grèce (chacun sa population hein…). Une partie de l’histoire terrible dont je ne connaissais encore rien. Mais finalement assez peu étonnant sur un territoire tel que Constantinople, un carrefour des peuples.

J’ai découvert avec ce roman l’histoire contemporaine de la ville de Constantinople et à moindre échelle de la Grèce et de la Turquie. En France, ce sont des périodes que l’on connaît assez peu. Cela me rappelle le petit déjeuner littéraire avec Victoria Hislop qui expliquait que les français ne connaissait rien de l’histoire contemporaine de la Grèce. Effectivement, nous apprenons beaucoup sur l’antiquité et ce que les savants grecs ont apportés à la philosophie et aux sciences, mais les conflits et les crises subits depuis les guerres mondiales nous restent flous si l’on ne s’y intéresse pas. Pourtant, cela permet de désacraliser, en quelques sortes, cette zone géographique et surtout de la rendre plus humaine, moins imaginaire. Ces populations, comme partout dans le monde en période de guerre, ont subi beaucoup d’épreuves terribles.

Malgré tout, l’avancement culturel, la richesse de la diversité, le respect des différences dans une zone ne la met pas à l’abris des radicalismes. Moi qui rêvait que si, je déchante déjà depuis quelques temps en France, c’est le cas partout et je me rends surtout compte que cela se passe aussi bien ailleurs.

Des maladresses qui ne permettent pas un attachement complet

J’ai beau avoir adoré plonger dans l’histoire grâce à ce roman, des petites choses m’ont dérangé. Je vous préviens de suite, ce sont des détails personnels qui posent problème à ma logique mais qui peuvent ne pas en poser à d’autres.

Tout d’abord le titre : Les souliers vernis rouges. Je dois avouer que les titres qui n’ont pas grand chose à voir avec le contenu d’un livre me perturbent. Ces souliers vernis rouges, on les retrouve tout au début, peut-être dans les 20 premières pages (je n’ai pas calculé) et on n’en reparle plus. De un, ils ne sont finalement qu’un prétexte à raconter l’histoire de la famille, ce qui n’est pas un problème en soi, le problème étant d’en avoir fait le titre. De deux, on les voit apparaître de manière vraiment très fugace, je dois avouer que je ne m’en rappelle même pas, c’est pour dire ! Je n’étais pas encore rentrée dans l’histoire à ce moment-là et les chaussures tenaient si peu de place que ça ne m’a pas marqué. Dommage.

Deuxième petit problème mais qui va de pair avec une saga familiale historique. J’ai trouvé tout le récit assez pessimiste. La plupart des histoires d’amour et des vies (si ce n’est pas toutes) finissent de manière assez tragiques et/ou ne sont pas bien guillerettes. Alors bon, je reconnais que le contexte historique ne permettait peut-être pas d’être très heureux dans la vie à ce moment-là mais il y a aussi des choix qui ont été fait de la part de l’auteure, qui n’ont rien du contexte historique, et qui ont approfondi ce côté de la vie douloureuse. On est d’accord la vie n’a souvent rien d’une partie de plaisir mais je pense que le bonheur est une volonté. Lorsque l’on veut l’être, on l’est. Et j’aime retrouver cet aspect dans les romans que je lis. Il y a du bon aussi, prenons-le.

Lire ou ne pas lire : Les souliers vernis rouges de Stella Vretou ?

Si vous aimez les sagas familiales, vous aimerez forcément Les souliers vernis rouges. C’est une belle et grande histoire, ancrée dans un contexte géographique et historique fort donc l’essence même repose au coeur de la ville de Constantinople. J’y ai appris beaucoup et je ne regrette vraiment pas ma lecture malgré les quelques maladresses. J’ai totalement voyagé, suivant les membres de la famille entre Constantinople, Odessa, Constantinople encore et Athènes. Un beau roman sur la dure réalité de la vie.

Histoire : 4/5 – Personnages : 4/5 – Style : 4/5 – Originalité : 4/5
Total : 16/20

Throwback Thursday Livresque #20 – Girl Power

Coucou les booklovers,

Prolongeons un peu la « journée de la femme » avec le thème du Throwback Thursday Livresque de cette semaine : Girl Power. Bon, je suis bien d’accord que une journée par an pour être pseudo-entendues, c’est pas suffisant malheureusement pour le moment, ça n’est pas encore rentré dans les moeurs de penser à l’égalité simple et entière entre chaque individu quel qu’il soit, comprenant les femmes, cela va sans dire.

Retrouvez la créatrice du Throwback Thursday Livresque et ses conseils sur son blog : Bettie Rose Books.

Je me suis creusée la tête un moment pour trouver un livre. Plus que d’habitude. Parce que finalement j’ai lu peu de livres encore où la femme avait un rôle réel, important, que ce soit dans ses actions ou sa psychologie. Et puis finalement, j’ai trouvé et je suis fière de vous parler de cette petite saga aujourd’hui car elle en vaut sacrément le détour.

Le poids des secrets, t.1 Tsubaki – Aki Shimazaki

Résumé : Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d’abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d’une vie familiale marquée par les mensonges d’un père qui l’ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n’échappe à son destin. (Babelio)

Mon avis : Tsubaki est le premier tome de la saga Le poids des secrets d’Aki Shimazaki. En tout, il y a cinq tomes. Tous très courts mais dont les trois premiers au moins sont d’une force percutante au niveau des sentiments, de la guerre et de ce qui être totalement chamboulé dans une vie.
Chaque fois, l’on suit les vies des femmes d’une famille. J’avais été frappée par la vision de la guerre et des étrangers qui ressort du livre. Nagasaki, on y pense pas vraiment en tant qu’événement individuel, il fait partie de la seconde guerre mondiale. Pourtant, pour tous ces habitants de Nagasaki, ce jour-là fut d’une atrocité sans nom.
Je me souviens également comment les coréens, au Japon, faisaient partie d’une minorité et vivaient regroupés en quartier, ghétoisé. Comme quoi, « l’étranger » et la peur qu’il génère se retrouve partout dans le monde et à n’importe quelle époque.
Aki Shimazaki montre la force de ces femmes, leur parcours difficile dans un contexte social terrible et les filles de ces femmes forcément influencées par le passé de leurs ancêtres. A découvrir sans hésitations.

Quel est votre livre Girl Power ?

Marie-Antoinette, la jeunesse d’une reine – Fuyumi Soryo

img_20170216_122200_887Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé de bulles… que ce soit en BD ou en manga, c’est vrai que j’ai beau aimer ça, j’avais perdu l’habitude d’en lire alors que c’est très agréable. J’ai donc décidé de m’y remettre et j’ai acheté quelques bulles dont je compte bien vous parler. J’ai succombé à Orange que j’ai vu passer souvent chez les copinautes et j’ai également craqué pour celui-ci Marie-Antoinette, la jeunesse d’une reine de Fuyumi Soryo dont la couverture m’a totalement subjuguée. Et j’ai bien fait…

Résumé : Vienne, 1770. La jeune Antonia, fille de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, entreprend un voyage pour vivre auprès de son mari, le dauphin de France Louis-Auguste. Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais vus, et pourtant ils se sont juré amour et fidélité afin de réconcilier leurs nations respectives. Rapidement présentée à celui dont elle devra partager la vie, « Antoinette » se retrouve propulsée dans un nouveau monde : la cour de Versailles. C’est là, dans cet environnement aux codes si déroutants, qu’elle va apprendre à découvrir la personnalité de son époux si mystérieux : Louis XVI, futur roi de France… L’amour pourra-t-il naître d’un mariage arrangé ?

Tout en faisant quelques recherches pour cette chronique, j’ai découvert que l’auteure de Marie-Antoinette la jeunesse d’une reine n’était ni plus ni moins que celle de la série Cesare dont j’avais lu le tome 1 (je m’étais arrêté à cause du prix du tome à l’époque). J’avais été totalement conquise par les superbes dessins de Cesare, des villes italiennes, de l’architecture et des costumes. Les même réflexions que je me suis faites durant ma lecture de Marie-Antoinette… comme quoi, je dois vraiment adorer le coup de crayon de Fuyumi Soryo ! Ce qui m’a donné envie de reprendre ma lecture de Cesare…

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Mais revenons-en à Marie-Antoinette à proprement parler. Ce que j’ai directement noté (et que mon coeur d’historienne a apprécié), c’est la présence d’une bibliographie ainsi que la reproduction d’œuvres et des photos de Versailles qui ont alimenté graphiquement et scénaristiquement ce manga. Même si je n’ai pas étudié la période, je suppose que les faits historiques sur lesquels s’appuie Fuyumi Soryo sont réels. De Marie-Antoinette, nous connaissons surtout les dernières années et le sentiment négatif que le peuple français avait pour elle. A creuser sans aucun doute si on est un peu curieux sur le sujet (et d’ailleurs ce manga m’a rendu curieuse sur la vie de Marie-Antoinette, donc si vous avez des ouvrages historiques à me conseiller sur elle, je suis preneuse !)

Ici, le sujet n’est pas Marie-Antoinette, reine de France, mais bien Marie-Antoinette, dauphine de France. Fuyumi Soryo s’est attachée à raconter comment un mariage princier peut se faire, arrangé bien sûr, pour des raisons politiques, et comment un amour peut naître (ou pas) d’un tel mariage, comment aussi une jeune femme expatriée parvient à vivre dans un pays aux coutumes totalement différentes, encore plus à la cour royale ?… Autant de questions que l’on s’est souvent posé et que l’on se pose encore. Je pense notamment aux films de Sissi l’impératrice par exemple qui se retrouve dans le même cas de figure. Je ne vais pas vous cacher que l’histoire n’est pas le point le plus fort du manga même s’il tient à peu près la route, ce n’est pas d’une originalité foudroyante.

Le gros point positif (qui m’a complètement séduite) ce sont bien les dessins. Avec une histoire correcte, si les dessins sont magnifiques, l’ouvrage prend immédiatement énormément de points. Les bâtiments et le château de Versailles, les décorations des pièces, les détails des vêtements… j‘ai été scotchée et c’était un vrai régal pour les yeux.

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Ce manga en un seul tome a été commandé par le château de Versailles lui-même, les éditions Glenat ainsi que les éditions Kodansha à Fuyumi Soryo. C’est un bon moyen, je trouve, de faire connaître un peu d’histoire aux gens et si ce n’est pas le manga de l’année, c’est en tout cas une jolie réussite agréable à lire ! 

Ma note : 18/20