[Lecture d’été] Vacances indiennes – William Sutcliffe

IMG_20160617_103850Et si on partait en voyage aujourd’hui ? Direction l’Inde. Un dépaysement bien sympathique en ces temps de grandes vacances. On fait la route avec William Sutcliffe, un auteur anglais à la plume efficace et incisive. Tout ça pour des Vacances Indiennes qui garantissent des aventures et des péripéties qui changent de l’ordinaire.

Résumé : Liz part en Inde pour s’éclater. Dave la suit pour coucher avec elle. Alors qu’elle se prend pour mère Teresa et se défonce au lassi, Dave vit un cauchemar. La misère, la chaleur, le bruit, tout l’insupporte. Sans parler des ravis congénitaux qui ne le lâchent pas, auxquels s’ajoutera en prime d’infernales crampes d’estomac. Moralité : si Liz est un bon coup ce trip est un mauvais plan. Et ces vacances de routard si prometteuses. une vraie galère.
Satirique et désopilant, Vacances indiennes pastiche brillamment le roman d’initiation en jouant du comique de situation. Les tribulations de ces baroudeurs nouvelle génération sont aussi ridicules qu’attachantes. (Babelio)

Roman d’initiation ou vacances stupides ?

Attachantes, oui et non. Si on trouve Dave ridicule dès le départ, à cause de sa raison de voyager, à cause de son étroitesse d’esprit durant les trois quarts de son voyage ; on s’attend rapidement à ces vacances le fasse mûrir. Heureusement, il mûrit, oui. Mais pas suffisamment. En tout cas pas suffisamment à mon goût. Pourtant l’auteur William Sutcliffe en est bien conscient puisque ce pauvre Dave rencontre un anglais expat qui lui explique clairement qu’il est dans l’erreur dans sa façon d’aborder son voyage : en occidental colonisateur.

Même lorsque les chemins de Liz et Dave se séparent, Dave a du mal à changer sa vision pessimiste du voyage en pays si différent (et pourtant pas tant que ça puisque l’Inde est une ancienne colonie britannique, les deux cultures sont donc très mélangées ce qui n’en fait pas le pays le plus exotique à visiter pour un anglais). Il reste très fermé dans sa vision des choses et surtout très négatif. S’il s’ouvre un peu à la population locale en acceptant une invitation à boire un café avec un indien, l’événement reste occasionnel et il finit par rejoindre un ami dans un hôtel de luxe alors que l’on s’attendait peut-être à ce que le changement de mentalité de Dave soit (presque) radical. C’est décevant, mais avec du recul, on se dit que c’est peut-être juste le personnage qui est construit ainsi et une mentalité aussi fermée peut difficilement changer radicalement du jour au lendemain (même si c’est parfois possible).

Finalement, ce que je retiens de ce livre, c’est surtout le changement qu’un tel voyage peut produire chez un individu. Même si ce n’est pas radical, le jeune homme revient en Angleterre avec quelque chose en plus et surtout l’envie de retourner en Inde alors qu’il lui est arrivé des choses pas super sympa parfois et qu’il n’en a pas vraiment profité non plus. Sans aucun doute, il sera dans un meilleur état d’esprit à son prochain voyage : plus ouvert, plus à même de s’enrichir auprès de la population autochtone. Et ça donne envie.

Colonisateur anglais et humour

Ce qui m’a le plus dérangé dans ce livre c’est vraiment le comportement du personnage principal, Dave. C’est tout à fait le genre de personnage qui m’énerve dans la vie quotidienne et à qui j’évite de parler parce-qu’ils ne m’apportent rien. Du coup, j’ai eu du mal à le trouver vraiment attachant. En fait, je ne me suis pas attachée à lui du tout. J’avais juste envie de le claquer à chacune de ses pensées. Il est d’un naturel négatif et j’ai été presque heureuse de le voir galérer quand il tombe malade pendant son voyage. Bien fait. Méchante moi ? Non pas tellement. Il faut dire que le ton humoristique de l’auteur n’aide pas forcément à rendre attachant Dave, bien au contraire. Il le rend totalement ridicule.

Au début, le jeune garçon ne pense qu’au sexe potentiel avec sa partenaire de voyage (qui au passage est la copine de son meilleur ami -je n’excuse pas non plus cette fille qui a une mentalité très particulière également-), puis il ne fait que penser aux ennuis de son voyage, aux trajets en bus qui ne sont pas 4 étoiles et les séjours en hôtel qui ne sont pas même 1 étoile. Bref Dave passe son temps à se plaindre et heureusement que Sutcliffe écrit avec beaucoup d’humour pour faire passer tout ça.

Lire ou ne pas lire : Vacances indiennes de William Sutcliffe

Pour conclure, je dirais que la lecture de Vacances indiennes est plutôt agréable dans l’ensemble. Ce n’est clairement pas un coup de coeur mais la lecture est dépaysante et passe vraiment bien durant l’été. On ne se prend pas la tête, on sourit très souvent et malgré les défauts des personnages (mais ils sont humains alors on pardonne à l’auteur d’avoir utilisé des adolescents en pleine crise d’ado), on passe un bon moment. Alors si vous ne pouvez pas partir cette année, autant se laisser tenter par un voyage en Inde et les déboires de jeunes adultes en train de devenir des adultes ouverts d’esprit.

Ma note : 15/20

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