Le restaurant de l’amour retrouvé – Ito Ogawa : l’envie de prendre son temps

51T8vFXVuPL._SX321_BO1,204,203,200_On se retrouve enfin pour une petite chronique littéraire. Mine de rien, ça faisait un moment ! Ce mois d’octobre, j’avance difficilement dans mes lectures mais j’ai réussi à terminer Le restaurant de l’amour retrouvé d’Ito Ogawa. Et pour cause, c’est un livre court et vraiment facile à lire aussi en trois jours, j’avais dégusté, savouré et digéré ce roman gourmand. Je l’avais déjà repéré depuis longtemps sans jamais avoir l’occasion de me le procurer, et finalement on me l’a prêté de manière spontanée en septembre alors je n’ai pas mis beaucoup de temps à concrétiser cette lecture. De temps en temps, l’écriture japonaise permet de souffler je trouve, comme un bol d’air frais dans la jungle des univers littéraires.

Résumé : Une jeune femme de vingt-cinq ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour, revient malgré elle chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, et découvre ses dons insoupçonnés dans l’art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière. Rinco cueille des grenades juchée sur un arbre, visite un champ de navets enfouis sous la neige, et invente pour ses convives des plats uniques qui se préparent et se dégustent dans la lenteur en réveillant leurs émotions enfouies.

Étrangeté peu réaliste et dégoût de végétarien

Je commence par ce qui m’a le plus dérangé dans le roman. D’abord, la rupture amoureuse qui m’a laissé totalement sceptique voire hermétique à la douleur ressentie par l’héroïne. Je suis pourtant d’un naturel assez empathe (que je cache beaucoup) mais alors là… la réaction de Rinco m’a paru tellement surréaliste que j’ai eu du mal à y croire. Je ne vous spoile pas car c’est au tout début du roman : lorsque le petit copain s’en va sans crier gare avec la totalité du mobilier, de la bouffe, des économies (bref absolument tout, elle peut commencer les visites de location immédiatement) et qu’elle ne fait rien du tout pour le retrouver et récupérer son dû, qu’elle fuit sans aucune forme de protestation ou résistance, ça m’a fait un peu bizarre. Elle se tait, accepte et s’en va. Ok. J’aurais peut-être aimé un léger sentiment d’injustice au fil des pages mais même pas et c’est un peu dommage.

Ensuite, il m’a fallu sauter des pages à deux reprises car elles étaient pour moi insupportables. Malheureusement, je ne peux pas vous en dire plus pour ne pas vous spoiler mais c’est en rapport avec les animaux et la souffrance animale me touche particulièrement (à tel points que je ne peux ni les voir sur écran ni les lire, je suis obligée de me cacher les yeux ou de sauter les passages en causes, ça me retourne et me donne la nausée). J’avoue que cela a contribué à casser mon rythme de lecture. J’étais un peu perturbée de devoir le faire d’ailleurs parce que le roman est d’une douceur extrême à côté de ça… Mais on arrive justement au meilleur.

La douceur de l’instant présent

Malgré ces défauts qui ne sont pas rédhibitoires, le roman nous happe dans une poésie « à la japonaise » que je ne retrouve que dans cette littérature. Ito Ogawa prend un malin plaisir à savourer l’instant, savourer chaque bonheur, chaque bouchée et le lecteur le ressent complètement. L’autrice voulait nous faire comprendre que l’on peut guérir de tous les maux (ou presque) grâce à de la nourriture, de bons petits plats cuisinés avec beaucoup d’amour, le reste de l’histoire n’est finalement qu’un prétexte à nous faire comprendre ce simple message. Quand Rinco cuisine, elle choisit ses ingrédients avec minutie, local, de saison et surtout en fonction de l’état d’esprit de ses clients. Aussi, elle parvient à soigner un deuil, une timidité amoureuse, un lapin anorexique… Et toujours avec un ingrédient magique : la bienveillance. Rinco ne parle pas mais elle écoute. C’est peut-être ce qui nous fait le plus défaut dans notre société aujourd’hui : le manque d’écoute de l’autre. Rinco parvient ainsi à faire des merveilles malgré un passé compliqué (qui remonte à bien plus loin que l’idiot qui lui a tout pris et qui est parti sans rien dire : oui, lui on ne le digère pas bien).

A côté de l’amour pour la nourriture et les sentiments humains, Le restaurant de l’amour retrouvé nous ouvre les portes de la pleine conscience. Lorsque Rinco redécouvre son village, le climat, ses habitants, les paysages, le lecteur inspire l’air frais avec elle. Lorsque Rinco cueille ses ingrédients, le lecteur ressent le dur travail de la nature et de l’homme derrière le futur aliment. Et c’est tout à l’honneur d’Ito Ogawa de faire prendre conscience de cela. Le lecteur en éprouve une profonde gratitude face à ce que la terre lui offre pour se nourrir.

Lire ou ne pas lire : Le restaurant de l’amour retrouvé d’Ito Ogawa ?

Malgré des défauts, Le restaurant de l’amour retrouvé est un plaisir qui se savoure. Quelques pages par ci, quelques pages par là, le lecteur appréciera de se laisser emporter par la magie de la nature et de la nourriture qu’elle produit, par le pouvoir de la cuisine, de la gourmandise (car même le cochon apprivoisé sait reconnaître un bon pain pétri avec amour). Ce roman est un plaisir simple, sans chichis. Avec ses qualités et ses défauts. Pas de prétention. L’amour simple. La traduction est fluide et se lit agréablement bien. De quoi souffler, faire une pause, se reconnecter aux bonnes choses, mais aux choses simples, peut-être avec un tchaï latte bien chaud et des guimauves fondantes pour vous accompagner dans votre lecture…

Connaissez-vous ce roman ? Avez-vous déjà lu des livres d’Ito Ogawa ? J’ai vu qu’elle en avait écrit plusieurs. Et sinon, est-ce que la littérature japonaise vous parle ou vous n’en lisez jamais ?

Génération B – Chang Kang Myoung : ou l’histoire d’une jeunesse désœuvrée

51rabOeufQL._SX338_BO1,204,203,200_Je remercie les éditions Decrescenzo pour la découverte de ce roman.

Quand les éditions Decrescenzo m’ont contactée pour lire Génération B, je n’ai pas vraiment hésité. J’avais déjà lu un roman de Chang Kang Myoung, Parce que je déteste la Corée que j’avais beaucoup apprécié. La plume de l’auteur est à la fois poétique et incisive, son discours édifiant. Avec Génération B, il traite encore une fois d’une jeunesse désœuvrée dans un monde ultranormé. Une jeunesse qui, pour peu qu’elle ne veuille pas, ne puisse pas rentrer dans le cadre, est laissée à l’abandon.

Résumé : Génération B raconte l’histoire d’un groupe de jeunes étudiants âgés d’une vingtaine d’années qui, considérant qu’ils n’ont pas leur place dans la société, élaborent le suicide parfait, mûrement réfléchi. Pour que la chute soit dure, ils agissent dans le temps, s’appliquent à franchir les étapes selon le seul modèle de réussite en Corée : intégrer l’une des meilleures universités puis un grand groupe comme Samsung. C’est lorsque le succès leur tend enfin les bras que la machine peut s’emballer : sur un site baptisé pourquoituvis.com, des vidéos de suicide sont publiées selon un agenda bien précis, faisant bientôt la une de la rubrique faits divers des grands journaux. Le site Internet gagne en audience et le phénomène se propage comme une traînée de poudre. Voilà la revanche de ces jeunes contre la société qui les a broyés.

Chang Kang Myoung a beau écrire la société coréenne, tout comme dans son autre roman, j’ai eu l’impression qu’il traitait également de la société occidentale. Peut-être que nous avons un chouilla plus de liberté, mais à peine. Car le propos est là, ancré, impossible à réfuter : dans nos sociétés modernes qui sont gérées avec autant de facteurs que de précisions, il est extrêmement difficile de se démarquer, de faire du neuf, de faire mieux, la société a besoin de la force de travail que la jeunesse représente. La société a besoin d’une main d’œuvre qui accepte et fait le travail qu’on lui demande, qui accepte la vie tracée qui lui est proposée. Dans ce monde rigide, la jeunesse suffoque. Jusqu’à faire des choses extrêmes (un peu trop).

Malgré le fait que ce roman soit court, j’ai mis du temps à le lire.
Malgré la plume agréable de l’auteur, j’ai mis du temps à le lire.
Rien à voir avec les personnages finalement attachants dans leurs défauts de jeunesse.
Tout comme Parce que je déteste la Corée, Génération B met mal à l’aise. Chang Kang Myoung a ce don pour écrire le désœuvrement dans son entièreté : on y ressent la tristesse, la lassitude, ce goût de vivre mais aussi, parfois, ce goût de tout abandonner, dépassé par le monde. Chang Kang Myoung sait parfaitement cerner ces instants entre espoir et résignation et c’est ce qui m’a sans doute le plus touchée en tant que lectrice.

Le résumé vous effraie ? Normal. Chang Kang Myoung est adepte, semble-t-il, des sujets qui dérangent, qui font réfléchir. Un mouvement de suicides organisé sur le long terme, plusieurs années ? Il faut avoir sacrément du courage… ou être complètement désespéré. Sauf que ces jeunes passent à l’acte une fois le succès atteint. Le plus difficile est de comprendre pourquoi. Et je n’ai pas réussi à un seul moment à saisir ce pourquoi. Personne ne le peut. L’idée du suicide est extrême. En faire un acte de révolte contre la société l’est tout autant.

Lire ou ne pas lire : Génération B de Chang Kang Myoung ?

Chang Kang Myoung fait partie de ces auteurs écrivent pour faire réfléchir et non pour divertir. Il dénonce. Ou en tout cas, il constate que la jeunesse coréenne est perdue et a du mal à se retrouver dans une société qui ne laisse pas vraiment le loisir d’exprimer son imagination, sa créativité. Lorsque le personnage principal choisit un emploi car il lui laissera le temps de pratiquer sa passion de la musique, il ne parvient même pas à dégager des moments pour lui. Cette dénonciation est poignante. Par ce phénomène de suicides collectifs sur la durée, l’auteur trouve un moyen de faire réagir le lecteur et le pousse à réfléchir. Encore une fois, Chang Kang Myoung propose un roman qui coupe le souffle, au plus près de sentiments puissants.

Avez-vous lu un des romans de Chang Kang Myoung ? La littérature coréenne vous intéresse-t-elle ?

Là où chante l’étoile – Olivia Zeitline : danser sur le chemin des étoiles

51Z6nx5UCpL._SX342_BO1,204,203,200_Avant tout je tiens à remercier Madame Kotoba, Olivia Zeitline et Solar éditions pour m’avoir permis de découvrir ce roman.

J’étais particulièrement impatiente de découvrir ce second roman signé Olivia Zeitline car son premier Et j’ai dansé pieds nus dans ma tête avait été un véritable coup de cœur pour moi, à tel point que je l’ai fait lire à ma mère qui elle-même l’a offert à plein de personnes autour d’elle. C’est donc avec plaisir que j’ai commencé cette lecture dès que je l’ai reçue dans le courant du mois de juin et que je l’ai savouré. On y retrouve le thème de prédilection de l’autrice : l’intuition, et son héroïne Charlotte dans sa nouvelle vie consacrée à la danse.

Résumé : À 34 ans, Charlotte a enfin la vie qu’elle a tant désirée. Elle a intégré la troupe d’un célèbre chorégraphe, Asar, et a trouvé son équilibre dans sa relation amoureuse avec Tom. Quand Asar annonce que son prochain spectacle se montera à Los Angeles, elle est prête à le suivre, poussée par des rêves étranges dans lesquels une ombre familière lui apparaît. Arrivée à Los Angeles, la ville de tous les possibles mais aussi des mirages, Charlotte est en proie au doute. A-t-elle fait les bons choix ? Alors que l’ombre mystérieuse continue de la visiter dans son sommeil, son amie Théa, initiée aux rêves télépathiques et à la culture amérindienne, lui ouvre de nouvelles pistes pour écouter les signes que lui apporte la nuit. De la scène artistique de L.A. aux canyons de Californie, ce voyage en terre inconnue va la conduire au-delà de ce qu’elle n’aurait imaginé.
Un roman qui nous relie à l’intuition de la nuit, là où l’étoile chante en chacun de nous.

Là où chante l’étoile. Peut-on déjà commencer par parler de ce titre absolument magnifique ? Moi qui ai tant de mal à trouver un titre à peu près correct et évocateur, quand je lis ce genre de titres, je reste sur les fesses, admirative de la simple poésie qu’il évoque, de toute l’ambiance qu’il transporte avec lui.

Je ne sais pas si c’est l’effet « suite » qui m’a perturbé mais Là où chante l’étoile n’est pas le coup de cœur auquel je m’attendais. J’ai adoré ma lecture mais le fait est que je n’ai pas eu l’effet surprise et découverte que j’avais eu avec le premier. Je pense vraiment que c’est dû au fait que ce soit une suite : on connaît l’héroïne, on a déjà vu une évolution de son caractère, on connait déjà sa passion pour la danse. C’est un peu dommage mais cela n’enlève rien à toutes les qualités du roman car si j’ai commencé par vous parler de ce petit point négatif, il est largement contrebalancé par les positifs qui suivent.

Charlotte poursuit son intuition très loin cette fois, jusqu’aux USA, jusqu’à Los Angeles. Et comme souvent lorsque l’on prend des décisions aussi radicales que la sienne, on ressent une période de doutes incroyables : ai-je fait le(s) bon(s) choix ? Ne me suis-je pas complètement trompée ? Faut-il continuer dans cette voie ? En changer ? Mais comment ? Bref, c’est l’angoisse. Charlotte n’y coupe pas. Même si elle vit des périodes plus épanouie que par le passé, ce démon du doute ne l’a pas complètement quitté. La sérénité pas autant au rendez-vous qu’elle l’avait espéré.

Cette fois, c’est par les rêves que son intuition la guide. Des rêves récurrents, des symboles, des notes, des personnes qui reviennent sans cesse lui porter un message qu’elle ne parvient pas à décrypter. Olivia Zeitline nous parle bien du pouvoir des rêves dans ce roman. Les intuitions peuvent venir de l’environnement mais aussi de son propre inconscient et même plus. Toujours armée de sa plume douce et délicate, l’autrice nous entraîne dans le sillage de Charlotte qui poursuit son chemin terriblement humain avec les doutes et les erreurs. Cette sensibilité à l’être humain et à ses faiblesses est une des grandes forces d’Olivia qui parvient à transmettre son message avec beaucoup de bienveillance.

Lire ou ne pas lire : Là où chante l’étoile d’Olivia Zeitline ?

Si vous avez lu et aimé Et j’ai dansé pieds nus dans ma tête, vous aimerez forcément Là où chante l’étoile. S’il manque un brin de fantaisie à cause des doutes qui assaillent le personnage principal, l’histoire n’en est pas moins apaisante pour le lecteur. Olivia Zeitline nous invite à nous pencher sur nos rêves, les noter au réveil, apprendre à les décrypter pour comprendre ce qu’ils nous disent. Elle nous invite aussi à assumer nos choix, bons ou mauvais, ils sont fait et certains engagent notre responsabilité. Mais avant tout l’autrice ne juge pas, conseille à peine, suggère un peu plus en nous donnant des pistes de réflexion sur notre propre vie et rapport au monde. Ce deuxième roman est un pari réussi et je peux dire officiellement que c’est une autrice que je vais aimer suivre.

Stranger Things : les novellisations de l’univers

S’il y a bien une chose que notre société nous a appris et nous apprend tous les jours, c’est que si un univers est apprécié/marche/se vend bien, poussons l’exploitation à son maximum. Les franchises de Star Wars et d’Harry Potter en témoignent fortement. Qui n’a pas un vêtement ou un objet à l’effigie de l’un de ces univers ? Peu de personne. Moi la première (et j’adore mon t-shirt Dr Who même que). C’est ainsi que cela fonctionne et le succès de Stranger Things n’échappe pas à la donne.

Comme j’appréciais l’univers de la série que je trouvais particulièrement riche et intrigante, je me suis penchée sur les novellisations. Si d’habitude les fictions sur écran sont adaptées d’un livre, ici c’est bien le phénomène inverse. La série d’abord, les livres ensuite. Mais la question qui inquiète réside dans la qualité de l’intrigue. J’ai lu les deux romans parus chez les éditions Lumen. Je les remercie d’ailleurs pour l’envoi du deuxième livre car le premier m’avait bien plus (je vous en reparle plus bas). Il faut savoir que ces deux romans ont été supervisés par les réalisateurs de la série, aussi ils sont conformes dans ce qui a été imaginé. Ces romans étant officiels, ils font donc partie intégrante d’un univers que je vais qualifier « d’étendu » pour reprendre un terme utilisé pour l’univers de Star Wars notamment. Je le précise car c’est un point qui compte pas mal pour moi : l’univers va au-delà de la série, et ce sont des histoires validées officiellement par les créateurs. Donc des faits à valider dans les backgrounds des personnages.

Suspicious Mind – Gwenda Bond

51o6t12ZahL._SX309_BO1,204,203,200_L’histoire se centre sur la mère de Onze et les expériences de laboratoire qu’elle a subi juste avant de tomber enceinte. On est sur un thriller sans enquête.
J’ai été très agréablement surprise par ce premier volet (d’où ma curiosité pour le deuxième). Le lecteur découvre le passé de la mère de Onze, un personnage qui apparaît quelques fois mais qui n’est pas vraiment développé dans la série. On sous-entend beaucoup de choses à son propos sans jamais l’aborder. Pour les curieux, ce roman répond à toutes les questions. J’ai aimé le développement de l’intrigue autour des capacités psychiques des volontaires pour les expériences et la tension augmente au fil des pages. On effleure du bout des doigts l’Upside Down, ce monde à l’envers qui est le centre de gravité de la série et j’ai aimé savoir comment les chercheurs en étaient arrivés à sa découverte.
Non content de développer l’univers et de l’enrichir, ce roman est bien écrit. Moi qui avait des réticences malgré ma curiosité, je n’en attendais pas tant et j’ai adoré cette lecture.

Darkness on the edge of town – Adam Christopher

51f49ma9f8L._SX309_BO1,204,203,200_L’histoire se centre sur le passé de Hopper. Durant les vacances de Noël, il raconte une de ses enquêtes les plus étranges à Onze. On est ici sur un thriller policier pur et dur.
Forcément, en ayant apprécié le premier roman, j’avais très envie de découvrir celui-ci. D’autant que j’aime beaucoup le personnage de Hopper (bon ok, en vrai je les aime tous). Malheureusement pour moi, Hopper est flic et je n’aime pas les polars. Je pensais réussir à passer outre mais non, décidément le genre n’est pas pour moi. Impossible de dire si l’intrigue est bien ficelée du coup, j’ai eu l’impression qu’elle était un peu simpliste et surtout bien peu originale (sachant que je regarde très peu de polars aussi ciné/série, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose) mais comme je n’ai pas beaucoup de matière à comparaison, voilà…
Malgré tout, j’ai aimé les incursions d’Onze dans le récit quand la narration revient à l’instant présent avant de retrouver le flashback. J’ai trouvé très émouvant la relation qui se tisse entre Hopper et elle, ils apprennent à se connaître, ce qui me manquait un peu dans la série. Pour autant, il ne s’agit que de quelques pages volées à l’intrigue de l’enquête et je suis restée un peu sur ma faim pour ça.

Lire ou ne pas lire : les adaptations romans de Stranger Things ?

Si vous aimez l’univers de la série, n’hésitez pas à vous pencher sur la question. Après, selon vos goûts et vos préférences, la donne change. La preuve pour moi avec ce deuxième roman qui est un polar, genre qui ne parle pas du tout alors que le premier plus centré sur les expériences, la psychologie m’a beaucoup plu. Dans tous les cas, je pense que ce sont de bons romans young adult. Ne vous attendez pas à des intrigues trop complexes, ces livres sont là pour approfondir un point spécifique de l’univers de Stranger Things, à vous de voir sur lequel vous êtes curieux. Pour la suite, je pense que je choisirais de lire les prochains en fonction des résumés : s’ils m’intriguent, je me laisserais sûrement à nouveau tenter.

Et vous, avez-vous tenté les romans de l’univers de Stranger Things ? Est-ce que ça vous rend curieux ou avez-vous plutôt peur du résultat ?

Un gentleman dans l’étang – Christy Saubesty : Flic Flac fait la grenouille

515ulypoi+L._SX319_BO1,204,203,200_Je remercie les éditions Pygmalion ainsi que Babelio pour la découverte de ce roman !

Le mois dernier, j’ai participé à la masse critique de Babelio, un peu sur un coup de tête puisque j’étais plutôt dans l’optique de limiter les services de presse afin de faire diminuer ma pile à lire papier. Mais il y avait plusieurs titres qui m’intéressaient bien et voilà que je reçois Un gentleman dans l’étang, réécriture moderne du conte La fille du roi et la grenouille. C’est Christy Saubesty qui s’atèle à cette tâche et malheureusement pour moi, la mayonnaise n’a pas pris, je suis la première à le regretter. Je vous explique pourquoi…

Résumé : « Marie épousseta son pantacourt, puis contourna l’arbre pour s’approcher de l’étang. Elle s’accroupit en grommelant, effleura la surface saumâtre de l’eau et lâcha une nouvelle bordée de jurons. Si je peux me permettre…, commença Mathieu. C’est gentil, mais non, le coupa aussitôt la jeune femme en se relevant. Il n y a plus rien à faire. Mon collier est tombé dans l’eau. C’est un bijou auquel je tiens énormément et… Mathieu posa son journal, retira sa veste et commença à rouler ses manches. » Marie se sent enfin prête à prendre la vie à bras le corps et à s’autoriser à être elle-même. La tâche serait toutefois plus simple si elle n’avait pas la fâcheuse habitude de se mettre dans des situations délicates. Gérer le Tutti-Fleuri pendant le congé maternité de sa s ur ne faisait pas partie de ses rêves de petite fille, surtout quand, comme elle, l’action passe avant la réflexion. Sa récente rencontre avec l’irritant Mathieu, gentleman barboteur et sauveteur en titre des causes perdues, va cependant changer la donne…

Une romance à l’état pur

Après cette lecture, je suis bien contrainte d’admettre que je ne suis pas une fan inconditionnelle de romance. Ou que la romance fait partie des genres où je ne suis absolument pas bon public. J’aime la romance, j’adore Jane Austen, c’est un signe non ? J’aime généralement la romance historique et…. Finalement, je me rends compte que j’aime surtout la romance lorsqu’elle est liée à un contexte historique, des événements, une thématique développée. Mais lorsqu’il ne s’agit que d’une romance pour… ben parler d’une histoire d’amour comme les téléfilms de Noël (que j’adore pourtant mais dans lesquels on trouve souvent une thématique telle que le lien social, l’importance de la famille, de son entourage, les valeurs humaines) et bien je manque cruellement d’intérêt. Malheureusement, c’est ce qu’il s’est produit avec cette lecture. Toutes celles et ceux qui aiment la romance de manière générale et sans critère, vous aimerez. Pour celleux qui recherchent un petit truc en plus, ce n’est pas ce livre qu’il vous faut.

La réécriture de conte : La fille du roi et la grenouille

Je déteste ne pas aimer un livre. Encore plus quand l’autrice est française. J’aime soutenir les auteurs et autrices de mon pays mais je dois aussi reconnaître que parfois, je me plante totalement et que je ne fais pas partie de la cible des lecteurs de tel ou tel livre. C’est totalement le cas ici. J’ai apprécié le fait que Pygmalion ait placé le conte à la fin de l’ouvrage (quoique, je l’ai lu avant pour bien me remettre le conte en tête) mais du coup, cela incite le lecteur à comparer énormément le conte et la réécriture. C’est ce qui m’est arrivée. J’ai été déçue de certains choix de l’autrice et surtout, j’ai trouvé qu’elle s’en éloignait beaucoup. Déjà que le placer à une époque moderne est déstabilisant (mais très intéressant), je pense qu’elle aurait pu reprendre plus d’éléments du conte afin de mieux rendre l’aspect conte. Vous me direz, ce n’est que mes goûts personnels, et c’est vrai. Le fait est que pour moi, le récit n’est pas allé assez loin dans l’attachement au conte de Grimm.

Lire ou ne pas lire : Un gentleman dans l’étang de Christy Saubesty ?

Pour moi, c’est un flop. Je pense que je ne suis absolument pas la cible de cette collection. Je me suis fait avoir par le fait qu’il s’agisse d’une réécriture de conte mais on est vraiment dans de la romance pure, contemporaine, new romance. Mon amour pour l’histoire et le vintage n’a pas été satisfait. J’admets, pour moi, c’est un échec et cette collection de Pygmalion n’est pas pour moi. Mais pour le coup les amateurs de romance contemporaine et new romance se délecteront sûrement de cette histoire rafraîchissante avec une héroïne maladroite qui fond souvent en larmes.