Ce mois-ci le Hold My SFFF challenge du Charmant Petit Monstre et Pretty Rosemary avait pour thème les voyages dans le temps. Ni une ni deux, je me suis procuré ce classique que je n’avais encore jamais lu : La Machine à explorer le temps de H.G. Wells. C’était l’occasion où jamais et je ne regrette pas ce choix. Non content d’être un classique, ce court roman met en place tous les codes du genre que nous connaissons, que les auteurs ont par la suite repris pour mieux s’en éloigner aujourd’hui.
Résumé : «Je vis des arbres croître et changer comme des bouffées de vapeur ; tantôt roux, tantôt verts ; ils croissaient, s’étendaient, se brisaient et disparaissaient. Je vis d’immenses édifices s’élever, vagues et splendides, et passer comme des rêves. Toute la surface de la terre semblait changée – ondoyant et s’évanouissant sous mes yeux. Les petites aiguilles, sur les cadrans qui enregistraient ma vitesse, couraient de plus en plus vite. Bientôt je remarquai que le cercle lumineux du soleil montait et descendait, d’un solstice à l’autre, en moins d’une minute, et que par conséquent j’allais à une vitesse de plus d’une année par minute ; et de minute en minute la neige blanche apparaissait sur le monde et s’évanouissait pour être suivie par la verdure brillante et courte du printemps.»
Ce ne sera peut-être pas une très longue chronique. Les qualités de ce roman se décrivent en peu de mots finalement. Forcément, avec un regard contemporain, La Machine à explorer le temps a vieilli. Il y a quelques expressions, notamment au début, qui m’ont fait tiquer. Le XIXe siècle était ainsi fait que l’on opposait les « civilisés » des « non-civilisés ». Ce sont aujourd’hui des concepts totalement dépassés, on est d’accord. J’ai pu passer dessus assez facilement car ces expressions et sous-entendus ne reviennent pas à chaque page. En outre, le schéma narratif est classique, on sait à l’avance le déroulement des actions mais c’est une chose qui ne m’a pas dérangé. J’avoue que même dans les romans contemporains, ça ne me dérange pas plus que ça car j’attache plus d’importance aux personnages qu’à l’intrigue. Comme je sais que c’est un critère pour certain.e.s d’entre vous, je le mentionne tout de même.
En dehors de ce schéma classique, je salue tout de même la plume de H.G. Wells particulièrement agréable à lire. J’avoue que je m’attendais à plus complexe (du style de R.L. Stevenson, que j’adore mais dont on sent bien le style XIXe) mais non. Sans être totalement moderne, l’écriture est beaucoup plus fluide que d’autres auteurs du XIXe siècle avec des actions qui s’enchaînent régulièrement et qui évitent de tomber dans le catalogue qu’affectionne notre cher Jules Verne (cœur Jules). De fait, les 170 pages de lecture passent toutes seules.
H.G. Wells, tout comme Jules Verne, sont considérés comme des précurseurs de la littérature de l’imaginaire et pour cause. On retrouve dans La Machine à explorer le temps tous les ingrédients nécessaires à la thématique. Durant ma lecture, je me suis retrouvée en enfance, à l’époque où je regardais tous ces films adaptés de ces classiques de l’imaginaire. Vous y trouverez donc :
- Le récit d’un explorateur
- Une machine étrange et incroyable
- Une civilisation humaine bien différente de celle que l’on connaît
- Des créatures effrayantes qui menacent l’explorateur et sa machine
- Un lien sentimental entre le voyageur du temps et une « autochtone »
Décidément, tout est là. J’ai été vraiment surprise de voir à quel point ce roman pouvait être une base solide en terme d’élément et de narration pour un récit de voyage temporel. Bien que plus subtils dans les Jules Verne, on les retrouve tout de même. Je crois que ce qui fait de ce roman une si belle leçon d’écriture de l’imaginaire, c’est le fait qu’il soit court. En 170 pages, il est facile de décortiquer avec précision chaque élément de construction.
Lire ou ne pas lire : La Machine à explorer le temps de Herbert George Wells ?
Si comme moi, vous aimez l’imaginaire, que vous aimez le XIXe siècle et que vous aimez les classiques, il y a assez peu de chance que vous n’aimiez pas La Machine à explorer le temps de H.G. Wells. Sauf si vous n’accrochez pas au style de l’auteur (ça arrive parfois), pour moi ce roman a eu côté régressif que j’ai savouré, me replongeant dans les récits que j’aimais enfant. Mais en tant que lectrice confirmée et autrice, il m’a fait sourire tant le schéma narratif est apparent. Vous l’avez déjà deviné, j’en suis certaine, j’ai adoré cette lecture et peut-être que je le relirais même un de ces jours !
Avez-vous déjà lu des romans de H.G. Wells ? Aimez-vous les classiques de l’imaginaire ? Lire Wells m’a donné envie de me replonger dans Jules Verne (heureusement, je n’ai pas encore tout lu !)