La Machine à explorer le temps – Herbert George Wells : classique et précurseur du genre

41SSQq-zHqL._SX301_BO1,204,203,200_Ce mois-ci le Hold My SFFF challenge du Charmant Petit Monstre et Pretty Rosemary avait pour thème les voyages dans le temps. Ni une ni deux, je me suis procuré ce classique que je n’avais encore jamais lu : La Machine à explorer le temps de H.G. Wells. C’était l’occasion où jamais et je ne regrette pas ce choix. Non content d’être un classique, ce court roman met en place tous les codes du genre que nous connaissons, que les auteurs ont par la suite repris pour mieux s’en éloigner aujourd’hui.

Résumé : «Je vis des arbres croître et changer comme des bouffées de vapeur ; tantôt roux, tantôt verts ; ils croissaient, s’étendaient, se brisaient et disparaissaient. Je vis d’immenses édifices s’élever, vagues et splendides, et passer comme des rêves. Toute la surface de la terre semblait changée – ondoyant et s’évanouissant sous mes yeux. Les petites aiguilles, sur les cadrans qui enregistraient ma vitesse, couraient de plus en plus vite. Bientôt je remarquai que le cercle lumineux du soleil montait et descendait, d’un solstice à l’autre, en moins d’une minute, et que par conséquent j’allais à une vitesse de plus d’une année par minute ; et de minute en minute la neige blanche apparaissait sur le monde et s’évanouissait pour être suivie par la verdure brillante et courte du printemps.» 

Ce ne sera peut-être pas une très longue chronique. Les qualités de ce roman se décrivent en peu de mots finalement. Forcément, avec un regard contemporain, La Machine à explorer le temps a vieilli. Il y a quelques expressions, notamment au début, qui m’ont fait tiquer. Le XIXe siècle était ainsi fait que l’on opposait les « civilisés » des « non-civilisés ». Ce sont aujourd’hui des concepts totalement dépassés, on est d’accord. J’ai pu passer dessus assez facilement car ces expressions et sous-entendus ne reviennent pas à chaque page. En outre, le schéma narratif est classique, on sait à l’avance le déroulement des actions mais c’est une chose qui ne m’a pas dérangé. J’avoue que même dans les romans contemporains, ça ne me dérange pas plus que ça car j’attache plus d’importance aux personnages qu’à l’intrigue. Comme je sais que c’est un critère pour certain.e.s d’entre vous, je le mentionne tout de même.

En dehors de ce schéma classique, je salue tout de même la plume de H.G. Wells particulièrement agréable à lire. J’avoue que je m’attendais à plus complexe (du style de R.L. Stevenson, que j’adore mais dont on sent bien le style XIXe) mais non. Sans être totalement moderne, l’écriture est beaucoup plus fluide que d’autres auteurs du XIXe siècle avec des actions qui s’enchaînent régulièrement et qui évitent de tomber dans le catalogue qu’affectionne notre cher Jules Verne (cœur Jules). De fait, les 170 pages de lecture passent toutes seules.

H.G. Wells, tout comme Jules Verne, sont considérés comme des précurseurs de la littérature de l’imaginaire et pour cause. On retrouve dans La Machine à explorer le temps tous les ingrédients nécessaires à la thématique. Durant ma lecture, je me suis retrouvée en enfance, à l’époque où je regardais tous ces films adaptés de ces classiques de l’imaginaire. Vous y trouverez donc :

  • Le récit d’un explorateur
  • Une machine étrange et incroyable
  • Une civilisation humaine bien différente de celle que l’on connaît
  • Des créatures effrayantes qui menacent l’explorateur et sa machine
  • Un lien sentimental entre le voyageur du temps et une « autochtone »

Décidément, tout est là. J’ai été vraiment surprise de voir à quel point ce roman pouvait être une base solide en terme d’élément et de narration pour un récit de voyage temporel. Bien que plus subtils dans les Jules Verne, on les retrouve tout de même. Je crois que ce qui fait de ce roman une si belle leçon d’écriture de l’imaginaire, c’est le fait qu’il soit court. En 170 pages, il est facile de décortiquer avec précision chaque élément de construction.

Lire ou ne pas lire : La Machine à explorer le temps de Herbert George Wells ?

Si comme moi, vous aimez l’imaginaire, que vous aimez le XIXe siècle et que vous aimez les classiques, il y a assez peu de chance que vous n’aimiez pas La Machine à explorer le temps de H.G. Wells. Sauf si vous n’accrochez pas au style de l’auteur (ça arrive parfois), pour moi ce roman a eu côté régressif que j’ai savouré, me replongeant dans les récits que j’aimais enfant. Mais en tant que lectrice confirmée et autrice, il m’a fait sourire tant le schéma narratif est apparent. Vous l’avez déjà deviné, j’en suis certaine, j’ai adoré cette lecture et peut-être que je le relirais même un de ces jours !

Avez-vous déjà lu des romans de H.G. Wells ? Aimez-vous les classiques de l’imaginaire ? Lire Wells m’a donné envie de me replonger dans Jules Verne (heureusement, je n’ai pas encore tout lu !)

Mrs Muir et le fantôme – R.A. Dick : Quand un revenant vous mène la vie dure

IMG_20180528_124722_051Aujourd’hui, je vous entraîne avec moi pour un voyage dans le passé. Cela faisait quelques temps que je n’avais pas lu de livres fin XIXe, début XXe et je dois bien dire que ce fut un séjour agréable en compagnie de Mrs Muir et le fantôme. R.A. Dick est une autrice britannique (1898 – 1979) qui propose dans ce roman un agréable tête à tête entre une veuve et le fantôme d’un capitaine décédé. Je ne savais pas à quoi m’attendre vraiment lorsque j’ai commencé cette lecture mais une chose est sûre, j’aime me laisser surprendre et ce fut le cas ici.

Résumé : Au début des années 1900, en Angleterre, une jeune et belle veuve, Lucy Muir, décide de louer un cottage dans la station balnéaire de Whitecliff où elle s’installe avec fils, sa fille et sa fidèle servante, Martha, afin d’échapper à sa belle-famille.
Dès le premier soir, elle surprend l’apparition du fantôme de l’ancien propriétaire, un capitaine de marine du nom de Daniel Gregg. Se noue alors entre eux une relation d’abord amicale, à peine troublée par quelques bouderies…

Avant toute chose, je précise que j’avais emprunté ce livre à ma mère qui me l’avait chaudement recommandé. Elle l’avait acheté il y a deux ans durant le Festival du cinéma d’Alès, Itinérances, au stand de la librairie Sauramps. Chaque année, on aime bien se laisser tenter par un livre là-bas. Il n’y a que cette année où nous n’avons pas craqué (faut croire qu’on devient raisonnable !) Le livre a donc inspiré un film en 1947, L’Aventure de Mme Muir, mais également une série, Madame et son fantôme, entre 1968 et 1970. Je n’ai vu ni l’un ni l’autre et j’ai donc découvert cette histoire pour la première fois avec le roman.

L’intrigue se déroule en Angleterre, entre Londres, Whitchester et une petite station balnéaire. Mrs Muir, jeune veuve, est forcée de déménager avec ses deux enfants faute de moyens financiers et s’installe avec volonté dans un cottage de bord de mer, hanté. Dès son arrivée, le fantôme du Capitaine Gregg discute avec elle. S’il croyait qu’il la ferait fuir, c’est râpé. Une amitié solide va naître de cette relation entre les deux personnages principaux.

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Lucy Muir est un personnage naïf et fragile, elle ne montre pas un tempérament ni un caractère très fort, souvent influencée qu’elle l’est par son entourage. L’héroïne est donc un brin fade mais cette douceur plate est contrebalancée par le caractère impétueux du fantôme. Bourru, vif, impulsif, un peu grognon aussi parfois, le Capitaine Gregg relève tout le récit et le saupoudre d’une note épicée en plus du comique de situation qu’il dégage souvent. Le fantôme, sans le reconnaître, s’attache rapidement à la veuve à qui il donne rapidement le surnom de Lucia. Sous ses aspects de vieux loup de mer, on lui découvre un cœur qui, même s’il ne bat plus, s’anime dès qu’il s’agit de son amie.

Le récit est court, mais j’ai trouvé cela suffisant. Certes, certains personnages sont laissés de côté mais cela ne m’a vraiment pas dérangé. L’histoire se centre sur la veuve et le fantôme comme l’indique clairement le titre. R.A. Dick a développé un peu les enfants de Lucy mais cela s’arrête là. La narration en est d’autant plus dynamique et la sensation du « juste ce qu’il faut » laisse un très bon goût de lecture après l’avoir terminé.

Lire ou ne pas lire : Mrs Muir et le fantôme de R.A. Dick ?

Sans être un chef d’oeuvre, ce roman a toutes les qualités pour vous faire passer un agréable moment de lecture. J’adore lorsque la littéraire des XIXe et XXe siècle offre aux lecteurs quelque chose de différent des Grands Classiques. Ici, le roman est court, on y trouve du surnaturel et une fin qui flirte sévèrement avec le romantisme. Oui, on s’attend à cette fin. Et alors ? Personnellement, je n’en voulais vraiment pas une autre et j’ai refermé le livre le sourire aux lèvres ! Alors, ça vous dit ?

Comme un conte – Graham Joyce : voyage en pays des fées

IMG_20171130_092030_192Tous le mois de novembre, j’ai eu hâte de me plonger dans Comme un conte de Graham Joyce. Le résumé me donnait particulièrement envie (déjà depuis que je l’avais repéré cet été) alors il ne faisait pas trop de doute pour moi de commencer le mois de décembre avec. J’ai mis un peu de temps à le lire, rejointe par Isa pour une lecture commune, car je n’ai pas eu le temps de lire une seule page à Paris mais je ne regrette pas de l’avoir pris avec moi malgré tout. Dès les premières pages, la plume de Graham Joyce m’a transporté et ce jusqu’à la toute dernière…

Résumé : Il y a vingt ans, une adolescente nommée Tara disparaît sans laisser de trace. Son corps n’a jamais été retrouvé, et sa famille a fini par accepter son deuil. Pourtant, le soir de Noël, on frappe trois coups à la porte. Sur le seuil se tient une jeune fille qui ressemble étrangement à Tara. Et elle a l’air toujours aussi jeune… après la joie des retrouvailles, des questions se posent. Peter, qui ne croit pas aux miracles, croit encore moins à l’histoire de sa soeur, qui prétend avoir été enlevée par des fées… (Babelio)

Pour être tout à fait honnête, ce n’est clairement pas le récit auquel je m’attendais. En général, quand on s’attend à un autre contenu, ce n’est jamais une bonne surprise. Pourtant, il existe des exceptions et Comme un conte est la mienne. Je m’attendais à plus de Noël, mais on passe vite sur la journée du 25 décembre finalement pour plonger en plein cœur d’une magie un peu plus particulière. Car au fil des pages, c’est le monde des fées qui se dévoile peu à peu. Non pas celui des contes de fées, mais bien du folklore des fées : êtres espiègles, ni bons, ni mauvais, aux façons de vivre bien différentes, merveilleuses, mais animées par un brin de cruauté. Et franchement, même si le roman parle peu de Noël, si on m’amène dans le pays des fées à la place, ça me convient parfaitement.

L’originalité de l’histoire est qu’elle est racontée du point de vue de nous autres, humains. A aucun moment le lecteur ne plonge dans l’esprit ou la conscience de ces êtres dont on ne sait jamais vraiment s’ils sont réels ou non. A nous de croire ou pas. Mais j’ai bien envie d’y croire de mon côté. Après tout, lorsqu’un enfant, dans le monde, dit qu’il ne croit pas aux fées, l’une d’entre elles meurt… Et je n’ai pas envie de passer les fêtes à applaudir pour les sauver toutes alors voilà c’est décidé : j’y crois (même si je ne suis plus une enfant). C’est bien là tout l’exploit de Graham Joyce qui nous raconte cette histoire du point de vue d’un adulte sceptique (principalement) en conservant toujours une porte de sortie pour signaler au lecteur que l’adulte-sceptique n’a peut-être pas conscience de tout pour réellement émettre un avis objectif sur la question. Ce que je dis vous paraît un peu obscur ? Je m’en excuse. J’ai un peu de mal à expliquer comment la magie se dissémine à travers les pages et les mots du roman.

Le fait que cette histoire est servie par une plume agréable et fluide et que même si on ne sait jamais vraiment où Graham Joyce veut nous amener, c’est un plaisir certain de se laisser entraîner par la féerie ambiante et le folklore anglais.

Lire ou ne pas lire : Comme un conte de Graham Joyce ?

Aucun doute là-dessus, c’est un livre que je recommande pour les amoureux des fées, les férus de magie et les sceptiques qui souhaitent entrouvrir une porte sur de nouvelles croyances. Les sceptiques purs et durs risquent de se heurter à un mur d’incompréhension face aux discours de Tara, soutenant avec force le psy. Je respecte même si je trouve ce choix bien moins empreints de joies et de bonheurs que le chemin des fées. En tout cas, de mon côté, le choix est fée…fait.

L’avis du Petit Monde d’Isa : Comme un conte

L’île au trésor – Robert Louis Stevenson : à la base de l’imaginaire pirate

IMG_20170729_115127_050C’est l’été, les cigales chantent, l’eau frémit au soleil, étendue sagement dans la piscine… La brise est douce lorsqu’elle n’est pas absente. C’est le moment idéal pour une histoire de pirates. Ni une, ni deux, je m’empare de mon exemplaire offert par Adlyn de Livres et Petits papiers pour plonger dans le rhum. Yo Ho ! C’est l’île au trésor de Robert Louis Stevenson !

Résumé : Depuis l’Odyssée, aucun roman d’aventures n’eut plus de succès que L’lle au trésor. Le jeune Jim Hawkins est le héros de ce roman avec le terrible John Silver, l’homme à la jambe de bois. L’Hispanolia débarque sur l’île au Trésor les «bons » et les « méchants ». Dès lors, une lutte implacable se déroule pour retrouver le. trésor amassé par Flint, redoutable pirate mort sans avoir livré son secret. Rarement roman d’aventures aura été conduit avec tant d’habileté et de science, c’est désormais un livre classique où le réel se mêle au fantastique. (Babelio)

Je ne m’avancerai pas sur le fait de dire que L’île au trésor de Stevenson est le premier roman sur la piraterie. Je ne le sais pas. Je suppose qu’il faudrait de longues heures de recherches pour cela et ce n’est pas le but de cette chronique. Toutefois, une chose est sûre : L’île au trésor est à la base de ce que nous connaissons aujourd’hui. Le livre plante le décor de notre pirate imaginaire parfait (aka Jack Sparrow, vous avez tout compris).

J’ai pris un malin plaisir à découvrir, dès les premières pages, un personnage ivre chantant une chanson à boire (sur le Rhum, bien évidemment quelle question!) et j’avoue sans aucune honte avoir trouvé un petit air (dans l’esprit Pirates des Caraïbes) pour fredonner le refrain tout en lisant. J’ai adoré découvrir une carte au trésor, un trésor amassé depuis des années par un mystérieux et célèbres Capitaine pirate, un pirate unijambiste avec un perroquet, des pirates vivants au jour le jour sans se soucier de l’avenir, rustres, brutes et vulgaires. Oui, le pirate est un anti-système.

Alors oui, la première partie du récit est sans doute un peu longue. Stevenson prend son temps pour laisser enfler le suspense autour de l’homme qui n’a qu’une jambe, autour d’un fameux trésor tant convoité et des pièces d’argent (une grosse somme) venues de nulle part. Le temps que l’équipée se mettent en place, le lecteur et les héros partent en mer à la moitié du roman. Mais l’attente vaut la chandelle. Comme dans Dr. Jekyll et Mr. Hyde, Stevenson prend son temps. Il ne dit pas les choses, il les enrobe et dévoile des indices sous couverts d’autres personnages. Au lecteur de reconstruire le puzzle avant le fin mot de l’histoire.

Sur le bateau, entre danger de mutinerie pirate et aléas du temps (non, la mer ne s’apprivoise pas dirait un pirate ivre de rhum), les actions s’enchaînent. L’arrivée sur l’île, la mutinerie, le trésor, l’île hostile… Et surtout Long John Silver qui change d’avis comme de chemise (et retourne sa veste autant de fois qu’il ouvre une bouteille de rhum). Pour tout vous dire, j’ai terriblement bien senti à quel point le film Pirate des Caraïbes, le réalisateur et les scénaristes avaient fait du bon travail (pour le premier surtout) et avaient particulièrement bien étudié l’ouvrage. Long John n’est pas sans rappeler Jack Sparrow, le jeune garçon héro de l’histoire faisant échos à Will Turner, sans aucun doute.

Lire ou ne pas lire : L’île au trésor de Robert Louis Stevenson ?

Bien sûr, L’île au trésor est à lire au moins une fois dans sa vie et pour plusieurs raisons : un grand classique du roman d’aventure (donc si vous aimez les romans d’aventures, c’est un incontournable), un livre fondateur du mythe du pirate actuel (donc si vous avez aimé Pirates des Caraïbes, foncez), enfin on retrouve la plume de Stevenson, pas évidente à appréhender mais toujours subtile, on sent beaucoup de recherche en amont pour la construction de son récit (aussi si vous avez aimé Dr Jekyll et Mr Hyde, vous aimerez forcément).

Retrouvez l’analyse détaillée d’Adlyn : Livres et Petits papiers

L’avez-vous déjà lu ? Avez-vous aimé ? J’ai discuté sur instagram avec certains d’entre vous, je sais que vous n’avez pas tous aimé et je comprends tout à fait les raisons. Mais j’avoue, je suis une mordue de la littérature XIXe (surtout anglo-saxonne!) Vendue, moi ? nooooon !

Cartes Postales de Grèce – Victoria Hislop + Concours

IMG_20170725_110550_434Un grand merci aux éditions Les Escales pour cette lecture qui me faisait tant envie depuis Le Petit-déjeuner littéraire avec Victoria Hislop lors de la Comédie du Livre de Montpellier. J’en profite pour vous annoncer que Pause Earl Grey est désormais partenaire des éditions Les Escales. Je vous confirme que mes chroniques seront toujours objectives. J’ai cependant apprécié chaque livres que j’ai lu de cette maison d’édition jusque-là. Je pense que ce partenariat sera agréable à la fois pour moi et la maison d’édition, ainsi que pour vous les Earl Grey’s. Et pour preuve, Cartes Postales de Grèce est un véritable coup de coeur.

Résumé : Dans sa boîte aux lettres, Ellie trouve, semaine après semaine, des cartes postales signées d’une simple initiale : A. Ces cartes ne lui sont pourtant pas destinées. Pourquoi lui parviennent-elles ? Qui est l’expéditeur ? Mystère. Portant l’éclat du ciel grec et l’eau cristalline de la mer, ces missives sortent la jeune femme de sa morosité quotidienne. Un jour, elles cessent cependant d’arriver. Ellie se sent délaissée, privée de cette bouffée d’oxygène qui la faisait rêver et voyager.
Elle prend alors une décision : découvrir ce pays par elle-même. Le matin de son départ, Ellie reçoit un carnet par la poste. L’odyssée d’un homme, le fameux A, y est racontée. Celui-ci observe avec tendresse et générosité les Grecs, leurs coutumes, et ce qui fait le sel de leur quotidien. Derrière ses observations et ses savoureuses anecdotes se dessine le portrait d’un homme blessé. Pourrait-il encore croire en l’amour ? (Babelio)

De base, je crois que j’étais vendue à cause du petit déjeuner littéraire avec l’auteure. Si j’étais curieuse du livre avant, après, j’étais carrément conquise par la personnalité douce et charismatique de Victoria Hislop. J’avoue, j’avais quand même peur d’être déçue du coup car je m’étais imaginé tout un monde autour de ce livre. Certes, je n’ai pas eu le monde imaginé (normal) mais ce fut une belle découverte, un véritable voyage et je dois bien dire que l’objet livre a été aussi important que le texte dans ce coup de coeur.

La maquette du livre

Etant donné que l’on parle de Cartes Postales, on retrouve tout un tas de photos qui viennent appuyer les histoires de ce livre. Comme un carnet de route, comme un livre de voyage dont on aime voir ce dont parle le texte, ce que décrit l’auteure. Je m’y attendais, je savais que j’aimerais et plus que ça même. Je me suis rendue compte à quel point Victoria Hislop avait raison en disant que les livres « d’adultes » n’ont plus ces images et pourtant, c’est toujours agréable. C’est le cas. C’était un bonheur.

En plus de ces cartes postales parsemant les historiettes racontées, le lecteur se retrouve avec le carnet qu’Ellie reçoit juste avant son départ. Mis en page sous la forme de ce carnet bleu dont on a également la photo, tout est fait pour que le lecteur parte avec Ellie jusqu’à Athènes. Et ça marche. Moi qui rêve de visiter les pays scandinaves et qui suit plus attirée par les pays du nord en général, voilà que je me retrouvais avec une envie furieuse de sauter dans le premier avion pour aller faire un tour en Grèce à boire café et ouzo, lire face à la mer, respirer l’air chaud du sud de l’Europe au passé chargé d’émotions.

En voilà un bel ouvrage que je ne regrette pas d’avoir dans ma bibliothèque.

Tout envoyer balader et partir en Grèce

Je vous parlais de la douceur de Victoria Hislop un peu plus haut. Et bien j’ai été enchantée de découvrir autant de douceur et de sensibilité dans sa plume. Les histoires qu’elle a choisi de raconter dans son roman ont toute un fil conducteur : les sentiments humains. Et c’est ce que j’ai ressenti à travers son récit. La Grèce, le peuple grec est ancré dans des sentiments forts et persistants : le passé. Héritiers d’un Empire en avance sur le reste du monde, ils semblent aujourd’hui englués dans ce passé trop grand et trop glorieux. Traumatisés par les occupations ottomanes et allemandes, ils ne semblent pas arriver à voir devant eux.

Moi qui ne savais rien de la Grèce contemporaine il y a quelques mois, je dois dire qu’avec deux livres lus, j’ai déjà beaucoup progressé, ne serait-ce que pour connaître la mentalité actuelle de ce pays qui n’arrive pas à sortir de la crise. Et je trouve ça intéressant. De plus, la plume de Victoria Hislop est très agréable à lire, on ressent tout l’amour qu’elle porte à ce pays. Tellement que c’en est totalement contagieux.

Lire ou ne pas lire : Cartes Postales de Grèce de Victoria Hislop ?

Pour l’objet autant que pour le contenu, Cartes Postales de Grèce de Victoria Hislop est à découvrir. Dès les premières pages, on embarque avec Ellie pour ce pays que l’on ne connaît pas si bien, on se prend à rêver de chaleur, mais aussi un peu de nostalgie. On part en voyage aidé par ces cartes postales, on découvre une culture nouvelle, un peuple bien différent et pourtant tellement humain. Bref, un voyage pour le corps et l’esprit. Malgré toutes mes attentes, je ne suis pas déçue par la plume de Victoria Hislop. Vite vite ma prochaine lecture de cette auteure : La Ville orpheline !

En attendant, je vous propose de remporte votre exemplaire de Cartes Postales de Grèce de Victoria Hislop sur la page facebook du blog : Pause Earl Grey. Merci aux éditions Les Escales pour l’exemplaire à gagner !

Histoire : 5/5 – Style : 5/5 – Personnages : 5/5 – Originalité : 5/5
Total : 20/20