L’homme tombé du ciel – Walter Tevis : science-fiction et pessimisme

img_20161221_200257Malgré ma curiosité littéraire, depuis la création de Pause Earl Grey, je crois bien que je n’ai pas lu un seul livre de SF (excepté en jeunesse avec Phobos). Pour tout dire, c’est un genre que j’apprécie mais avec lequel, je suis plus difficile. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien. Il me faut des raisons précises, des occasions spéciales, pour me lancer, ceci explique peut-être cela. Ma raison pour lire L’homme tombé du ciel de Walter Tevis ? Lorsque j’ai découvert que le film dans lequel David Bowie a joué L’homme qui venait d’ailleurs était tiré d’un livre, celui-ci. J’avais énormément apprécié le film et j’étais curieuse de connaître l’histoire originelle. Me voici lancé à la découverte de Welter Tevis.

Résumé : Il est venu seul de sa planète détruite par les guerres et dont la civilisation va disparaître. Il est venu chercher de l’aide, mais à qui peut-il s’adresser sans passer pour un envahisseur ? Pourtant, si les rescapés d’Anthéa parvenaient à le rejoindre sur Terre, leur science et leur expérience pourraient éviter à notre planète de subir un destin similaire. Mais il est si seul, écrasé par une pesanteur trop forte, malhabile, malheureux malgré la fortune que lui rapportent ses brevets d’inventions… Et puis, que peut apporter à sa race ce monde arriéré qui a brisé ses ailes ? Une œuvre mélancolique et grave, qui a donné lieu à une adaptation cinématographique où David Bowie, plus diaphane que jamais, tenait magistralement le rôle de L’homme qui venait d’ailleurs. (Babelio)

Un futurisme subtil

Ce que je retiens en premier de ce livre, c’est la douceur. Une douceur dans le personnage principal pour commencer, une douceur face à la mélancolie, aux personnages désabusés mais aussi une douceur dans la création de l’univers. On ne plonge pas dans un monde futuriste à des années lumières du notre. Non, l’histoire se déroule dans les années 1980, un monde que l’on connaît et dont on se sent proche. On n’est pas dépaysé.

La variable SF, c’est l’existence d’un autre monde peuplé d’une civilisation intelligente et avancée. Avec cet homme tombé du ciel. C’est probablement une des raisons pour lesquelles j’ai beaucoup accroché à l’histoire : le fait de pouvoir s’identifier à l’univers car tout n’est pas bouleversé dans ce que l’on connaît. Je crois que j’ai besoin de ça dans un livre (je précise car pour le coup j’adore dans les films).

Un pessimisme mélancolique

Cet homme tombé d’Anthéa dans une capsule monoplace se retrouve totalement seul sur une planète qui, malgré le nombre d’année d’études qu’il en a fait, lui est complètement étranger. Le thème majeur de ce livre est la souffrance induite par la solitude, le fait d’être déraciné, loin de chez soi. Dans notre actualité, je pense aux expats et aux réfugiés, mais aussi aux adolescents qui peuvent ressentir un sentiment similaire s’ils se sentent à l’écart de groupes sociaux. Ce sentiment de solitude est constant dans le livre, ce qui donne à tout le récit un aspect extrêmement mélancolique.

Il faut ajouter à cela un certain pessimisme. En effet, la civilisation extra-terrestre d’Anthéa est en train de disparaître car elle a épuisé toutes les ressources de son monde. Dans les années 60, au moment où Walter Tevis écrit le livre, on pense notamment au développement de la société de consommation, de l’agriculture intensive et de la consommation de masse. Mais mine de rien, est-ce que le propos ne reste pas d’actualité ? Ne sommes-nous pas en train d’épuiser les ressources de notre planète ?… Loin d’être pessimiste, pour moi, j’y ai plutôt vu un livre dont le propos a une résonance particulière et qui mérite d’être lu aujourd’hui, à l’aube de l’investiture d’un président américain qui n’a absolument rien à faire d’un accord tel que la Cop21. A méditer donc.

Lire ou ne pas lire : L’homme tombé du ciel de Walter Tevis ?

Je recommande évidemment ce livre, j’ai beaucoup apprécié l’écriture de Walter Tevis ni trop simple ni trop complexe. Son propos est encore d’actualité mériterait des discussions approfondies avec d’autres lecteurs. Le pessimisme est présent mais adouci par un personnage principal extrêmement attachant. Malgré une fin qui laisse le lecteur sur sa faim, c’est un bon livre de SF qui soulève des questions intéressantes.

Ma note : 17/20

6 réflexions sur “L’homme tombé du ciel – Walter Tevis : science-fiction et pessimisme

    • C’est peut-être pour ça aussi que j’en lis peu ! En tout cas, celui-ci tu peux y aller, en plus ce n’est pas un pavé comme beaucoup de SF donc y’a moins l’appréhension du « et si j’aime pas » ^^

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