La Horde du Contrevent – Alain Damasio : Une quête insolite

img_20170114_112207_731J’ai beau être une adepte de la SFFF (plus FF que SF cela dit), j’étais complètement passée à côté de ce roman devenu culte dans le genre : La Horde du Contrevent d’Alain Damasio. Peut-être justement parce que je suis moins SF que FF ? Peut-être parce qu’avant de débuter ma vie sur la blogosphère littéraire j’étais moins au courant de l’actualité… Le fait est que j’ai lu mon premier article dessus sur le blog d’Adlyn : Livres et petits papiers et que ça ma drôlement donné envie de le lire. Direction Wishlist. Et voilà que ma chère copinaute d’Adlyn me l’offre pour Noël ! Un énorme merci à elle. Ni une ni deux, il fait partie de ma PAL de janvier.

Résumé : Un groupe d’élite, formé dès l’enfance à faire face, part des confins d’une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l’origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromètre et géomètre, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d’un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou.
Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d’un même feu l’aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d’un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d’un pinceau, d’une caméra ou d’une arme…
Chef-d’œuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l’Imaginaire.

Ce n’est pas forcément évident d’écrire une chronique sur ce livre. Pour plusieurs raisons. Déjà, il s’agit d’un livre totalement unique, il n’en existe pas deux pareil, c’est une évidence. Ensuite, l’entrée dans le récit est pour le moins compliquée et c’est ce qui fait que ce livre rate le coup de coeur pour moi, mais c’est toutefois un livre génial.

Immersion immédiate dans un univers complexe

L’univers créé par Alain Damasio dans La Horde du Contrevent est extrêmement riche, c’est ce qui en fait un livre de qualité. Cependant, l’univers est tellement complexe qu’une entrée dans le livre  « dans l’action » rend l’appréhension du récit difficile. Sur les 100 premières pages environs, ce sont les éloges de ce livre qui m’ont seules poussée à continuer… Je ne comprenais strictement rien et j’avais l’impression d’être super nulle à ne rien comprendre jusqu’à ce que je lise des commentaires expliquant que ça va mieux ensuite.

Effectivement, comme un brouillard finit toujours pas se lever, tout a fini par être beaucoup plus clair, ou du moins plus facile à cerner, imaginer. Et c’est là que l’univers prend tant d’ampleur et de signification. Car pour être honnête, la quête de la Horde, on se pose longtemps des questions dessus (et je m’en pose d’ailleurs toujours). C’est ce qui est bien avec ce livre, c’est qu’il permet de discuter longtemps dessus.

Quête et Non-sens

Je ne m’aventurerais pas à vous spoiler ce livre, quoique pour le coup l’important est peut-être plus la traversée que le résultat comme le dirait certains, mais je voulais quand même vous parler en quelques mots du vrai sujet traité, selon moi (car c’est un livre qui peut être lu différemment selon le vécu du lecteur). Pour moi, ce livre parle de la vie. La vie dans sa question la plus brute : Que fait-on là ? Pourquoi existe-t-on ? Quel est notre but ? Des questions que l’on se pose toujours à un moment donné et auquel il n’y a aucune réponse juste mais toute une multitude (probablement autant que le nombre d’humains sur cette planète). Ce livre nous remet face à ces questions et le sens de la vie, celui qu’on voudrait lui donner, au moins. Et je trouve ça extrêmement fort.

Lire ou ne pas lire : La Horde du contrevent d’Alain Damasio ?

Clairement, ce n’est pas un livre que je conseille aux néophytes du genre. Si vous n’avez jamais lu de SF, et encore moins de FF, ce serait vous en dégoûter. Pour les adeptes, pas forcément les avertis car moi-même je lis peu de SF, c’est un livre d’un intérêt peu commun et qu’il faut sans aucun doute avoir lu. Je n’ai pas encore lu d’articles plus poussés sur le livre (pour des explications de textes notamment) car je voulais vous livrer une chronique (presque) à chaud, dans tous les cas, un ressenti personnel non biaisé par des explications. Non, ce livre n’est pas un coup de coeur, car j’ai eu du mal à imaginer cet univers si particulier. Toutefois, j’en garderai un magnifique souvenir d’originalité (les pages sont numérotées en sens inverse – ce n’est pas une erreur d’impression – ) et de réelle profondeur sur le sens de la vie.

Ma note : 19/20

Sachez que vous souhaitez vous lancer dans cette lecture, la BO est disponible sur Deezer : Bande Originale – La horde du Contrevent

Bon à savoir également : une bande dessinée va voir le jour à partir de l’automne prochain et je pense me procurer le premier tome (il y en aura 5 en tout) justement pour avoir un visuel plus stable de cet OVNI. Retrouvez les premières esquisses dans l’article de Madmoizelle : La horde du Contrevent – Bande Dessinée

L’homme tombé du ciel – Walter Tevis : science-fiction et pessimisme

img_20161221_200257Malgré ma curiosité littéraire, depuis la création de Pause Earl Grey, je crois bien que je n’ai pas lu un seul livre de SF (excepté en jeunesse avec Phobos). Pour tout dire, c’est un genre que j’apprécie mais avec lequel, je suis plus difficile. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien. Il me faut des raisons précises, des occasions spéciales, pour me lancer, ceci explique peut-être cela. Ma raison pour lire L’homme tombé du ciel de Walter Tevis ? Lorsque j’ai découvert que le film dans lequel David Bowie a joué L’homme qui venait d’ailleurs était tiré d’un livre, celui-ci. J’avais énormément apprécié le film et j’étais curieuse de connaître l’histoire originelle. Me voici lancé à la découverte de Welter Tevis.

Résumé : Il est venu seul de sa planète détruite par les guerres et dont la civilisation va disparaître. Il est venu chercher de l’aide, mais à qui peut-il s’adresser sans passer pour un envahisseur ? Pourtant, si les rescapés d’Anthéa parvenaient à le rejoindre sur Terre, leur science et leur expérience pourraient éviter à notre planète de subir un destin similaire. Mais il est si seul, écrasé par une pesanteur trop forte, malhabile, malheureux malgré la fortune que lui rapportent ses brevets d’inventions… Et puis, que peut apporter à sa race ce monde arriéré qui a brisé ses ailes ? Une œuvre mélancolique et grave, qui a donné lieu à une adaptation cinématographique où David Bowie, plus diaphane que jamais, tenait magistralement le rôle de L’homme qui venait d’ailleurs. (Babelio)

Un futurisme subtil

Ce que je retiens en premier de ce livre, c’est la douceur. Une douceur dans le personnage principal pour commencer, une douceur face à la mélancolie, aux personnages désabusés mais aussi une douceur dans la création de l’univers. On ne plonge pas dans un monde futuriste à des années lumières du notre. Non, l’histoire se déroule dans les années 1980, un monde que l’on connaît et dont on se sent proche. On n’est pas dépaysé.

La variable SF, c’est l’existence d’un autre monde peuplé d’une civilisation intelligente et avancée. Avec cet homme tombé du ciel. C’est probablement une des raisons pour lesquelles j’ai beaucoup accroché à l’histoire : le fait de pouvoir s’identifier à l’univers car tout n’est pas bouleversé dans ce que l’on connaît. Je crois que j’ai besoin de ça dans un livre (je précise car pour le coup j’adore dans les films).

Un pessimisme mélancolique

Cet homme tombé d’Anthéa dans une capsule monoplace se retrouve totalement seul sur une planète qui, malgré le nombre d’année d’études qu’il en a fait, lui est complètement étranger. Le thème majeur de ce livre est la souffrance induite par la solitude, le fait d’être déraciné, loin de chez soi. Dans notre actualité, je pense aux expats et aux réfugiés, mais aussi aux adolescents qui peuvent ressentir un sentiment similaire s’ils se sentent à l’écart de groupes sociaux. Ce sentiment de solitude est constant dans le livre, ce qui donne à tout le récit un aspect extrêmement mélancolique.

Il faut ajouter à cela un certain pessimisme. En effet, la civilisation extra-terrestre d’Anthéa est en train de disparaître car elle a épuisé toutes les ressources de son monde. Dans les années 60, au moment où Walter Tevis écrit le livre, on pense notamment au développement de la société de consommation, de l’agriculture intensive et de la consommation de masse. Mais mine de rien, est-ce que le propos ne reste pas d’actualité ? Ne sommes-nous pas en train d’épuiser les ressources de notre planète ?… Loin d’être pessimiste, pour moi, j’y ai plutôt vu un livre dont le propos a une résonance particulière et qui mérite d’être lu aujourd’hui, à l’aube de l’investiture d’un président américain qui n’a absolument rien à faire d’un accord tel que la Cop21. A méditer donc.

Lire ou ne pas lire : L’homme tombé du ciel de Walter Tevis ?

Je recommande évidemment ce livre, j’ai beaucoup apprécié l’écriture de Walter Tevis ni trop simple ni trop complexe. Son propos est encore d’actualité mériterait des discussions approfondies avec d’autres lecteurs. Le pessimisme est présent mais adouci par un personnage principal extrêmement attachant. Malgré une fin qui laisse le lecteur sur sa faim, c’est un bon livre de SF qui soulève des questions intéressantes.

Ma note : 17/20

[Seconde Lecture] Le réveil de la force (Star Wars #7) – J.J. Abrams

Il y a ces films que l’on aime revoir de temps en temps même si on les a déjà vu. J’en ai pas mal dans ce cas, surtout des trilogies ou des sagas comme Retour vers le Futur, Harry Potter, Indiana Jones et dont Star Wars fait évidemment partie. Difficile sur des films connus presque par coeur de faire une chronique objective parce-que tout simplement, qu’on les aime beaucoup ou un peu moins, on y est attachés sentimentalement. Du moins, ça vaut pour moi… Suis-je la seule dans ce cas ?Lire la suite »