Comment vous dire, aujourd’hui, à quel point je suis contente d’avoir enfin pris le temps de lire ce grand classique du fantastique ? Enfin fantastique si on veut. C’est surtout une dystopie, pure et dure. Surtout dure. Parce qu’il faut bien le dire, on ne rigole pas beaucoup à la lecture de 1984. Tout le contraire. Et pourtant, je trouve Orwell presque visionnaire et c’est un livre important à lire, voire même à étudier au lycée (un cours interdisciplinaire entre l’histoire et le français peut-être).
Résumé : « De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston… Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance. Seule comptait la Police de la Pensée. » (Babelio)
Tout le monde connaît l’effrayante rengaine : Big Brother vous regarde. Et tout le monde aujourd’hui entend derrière cette appellation de « Big Brother » devenue courante, les USA. Faut dire que depuis que l’on sait ce que l’on sait sur la surveillance des USA sur ses citoyens et le monde, le terme n’est pas volé. Seulement, dans un aujourd’hui encore plus récent, je préfère ne pas jeter la pierre qu’aux USA car ça semble être une manie de gouvernement de vouloir contrôler et surveiller sa population. Quoi qu’on en dise, quoi qu’il soit fait ou pas encore…ça reste, à peu d’exceptions près, une grande ambition des gens de pouvoir.
Vous me trouvez pessimiste ? Ne lisez pas 1984 alors car ça n’arrange rien. Le récit est brut et douloureux. Il offre une description de la vie et du monde totalement désenchantée. Les citoyens (peut-on encore les appeler citoyens quand ils n’ont plus droits ni devoirs), la population est bridée, seulement faite pour travailler et assurer la survie et la bien-aisance d’une élite cachée dont on entend pas parler. Tiens, ça ne vous fait penser à aucun programme de candidat aux élections présidentielles françaises ? Moi si… deux en particuliers : Fillon et Macron. Faciliter la vie des riches, leur permettre de s’enrichir et pour ça, utiliser ce qu’il reste de force aux classes moyennes (puisque les pauvres n’ont plus rien à donner de toute façon).
Je ne voulais pas parler politique sur Pause Earl Grey. Pourtant, il y a des lectures qui amènent inévitablement à ce sujet. Et moi qui voulait poster cette chronique lundi, je la poste finalement avant le premier tour des élections. Parce que c’est maintenant que ce genre de discours comptent un peu.
Alors oui, 1984 est à lire. Je ne noterai pas ce livre pour la bonne et simple raison que noter un classique est inutile. C’est un classique car il a une importance dans l’histoire, dans la culture, dans l’évolution d’une société, d’un pays, du monde. 1984 fait partie de ces livres qui amènent à réfléchir, qui devraient empêcher de faire les même erreurs que d’autres ou que l’on a déjà commise par le passé. 1984 fait ouvrir les yeux sur l’importance de la liberté individuelle et non commerciale, l’importance de la liberté de penser avant tout, oui, mais pas de penser n’importe comment : en réfléchissant. En utilisant les livres d’histoire, les études, en faisant des recherches, en ne prenant pas l’information prémâchée que nous balance les médias mais en creusant plus loin et en croisant les sources pour en venir à se demander la fiabilité de l’information que l’on nous balance, à la vérifier, apprendre aux gens autour de nous et à nos enfants l’importance de réfléchir et se faire sa propre opinion. Et, au final, de prendre les bonnes décisions…
Il est important de nous exprimer dimanche. Parce qu’on nous demande notre avis trop peu souvent ces derniers temps. Nous sommes les citoyens de ce pays et malgré les apparences, sur le papier, c’est nous qui avons le pouvoir. Exerçons-le au lieu de nous en laver les mains.
Finalement, j’ai beaucoup parlé politique. Enfin si on veut. Les programmes restent des opinions. Mais ces opinions nous avons le droit et le devoir de les exprimer. 1984 de George Orwell m’a finalement inspiré un discours très engagé et dans la peur d’une société privée de liberté dans laquelle la population ne disposerait d’aucun droit sur son corps, de ne pas aimer qui ils veulent, de ne pas prier qui ils veulent. Je voterai pour un programme de changement. Un programme qui n’empêche pas les gens de s’aimer, d’être qui ils sont, de croire en ce qu’ils veulent.