Dans l’Ombre de Paris – Morgan of Glencoe : fées, royauté et différences

c_9782366294750-9782366294750_1Je remercie les éditions ActuSF pour la découverte du roman de Morgan of Glencoe, Dans l’Ombre de Paris.

On se retrouve aujourd’hui pour une chronique littéraire que j’avais très hâte de partager avec vous. Je viens tout juste de terminer ma lecture de Dans l’ombre de Paris de Morgan of Glencoe et je ne tarde pas à vous dire ce que j’en ai pensé. Mon seul regret est d’avoir dû pas mal travailler au moment de cette lecture et du coup, je ne l’ai pas lu aussi rapidement que je l’aurai souhaité car, disons-le, l’univers de l’autrice est un peu addictif. Mais d’abord, je vous laisse découvrir le résumé qui m’a rendue en premier lieu très curieuse (et la sublime couverture qui ajoute à la curiosité).

Résumé : Depuis des siècles, les Humains traitent les fées, créatures magiques dont ils redoutent les pouvoirs, comme des animaux dangereux.
L’alliance du Royaume de France, de l’Empire du Japon et du Sultanat Ottoman se partage désormais l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Ces féroces aristocraties oppriment leurs peuples et écrasent dans le sang toute révolte, qu’elle soit humaine ou féerique.
En choisissant les dangers de la liberté plutôt que la soumission aux règles de sa caste, la princesse Nekohaima Yuri va se forger ses propres valeurs et bientôt, mettra en péril la plus grande puissance du monde.
Au cœur de cette métamorphose, une amitié très improbable…

Un univers rétro-futuriste du futur (bref, une dystopie)

Oui. Quel intitulé de partie, n’est-ce pas ? Pourtant c’est assez approchant de la temporalité originale choisie par Morgan of Glencoe. On nage en pleine dystopie. Une dystopie où la monarchie française a perduré, où les puissances mondiales n’ont pas subi de changements majeurs dans leur régime politique, où le petit peuple est présent (et réduit à l’esclavage tant qu’à faire). Bref, un univers qui a tout du steampunk mais qui ne se déroule pas dans le passé. Et comment vous dire ça… j’adore !

Je l’admets, j’étais un peu déstabilisée au début, ne sachant pas trop quand ni comment, mais finalement j’ai rapidement pris mes marques dans cette histoire dès le premier chapitre où nous découvrons les Fourmis : les fées qui travaillent sur les chemins de fer de ce monde. Ah oui, l’histoire de ce premier tome ne porte pas sur le Rail, mais je suis tout particulièrement curieuse d’en savoir plus sur eux et d’après l’intitulé du prochain tome qui est dévoilé à la fin… je croise les doigts pour que ce soit bien ça !

Dans ce premier roman, nous découvrons surtout la monarchie française en place et on pressent beaucoup de choses au sein d’une triple alliance mondiale dont le shogunat japonais fait partie. C’est bien ce qui ajoute encore à l’intérêt de cette histoire : le japon. Notre héroïne est Yuri, promise en mariage au Dauphin de France, une jeune japonaise qui a toute l’élégance des traditions de ce pays : kimono, yukata, obi… Yuri respire les fleurs de cerisier et j’ai trouvé cela vraiment rafraîchissant.

Au nom de la différence : un savoir qui s’apprend

S’il y a bien un message qui m’a touché dans Dans l’ombre de Paris, c’est le rapport aux différences. Yuri est issue de la noblesse. Elle est pleine de préjugés qu’on lui a enseigné durant toute sa vie, pleine de façons de faire et de façons de penser, symboles de son carcan social. C’est avec bonheur que le lecteur la regarde faire voler en éclat tous ses vieux principes pour créer sa propre opinion : celle qui vient de son expérience et qu’elle construit jour après jour.

Certes, le temps du récit est assez bref et peut paraître un peu court pour ce processus mais c’est tout le pouvoir de la littérature et ça ne m’a pas choqué. Yuri apprend à découvrir une société différente, apprenant plus sur sa mère mystérieuse au passage. Elle constate que les fées sont des êtres vivants et qu’ils ne sont pas inférieurs aux humains : qu’ils pensent et souffrent de la même façon. Et rien que pour ça, je trouve que c’est un magnifique roman d’apprentissage à propos de l’acceptation et du respect des différences.

Lire ou ne pas lire : Dans l’Ombre de Paris de Morgan of Glencoe ?

Je vous conseille véritablement ce roman que ce soit pour vous, pour un adolescent, peu importe : il en vaut la peine. D’abord pour découvrir le superbe univers de Morgan of Glencoe, tellement riche que l’on est heureux de savoir qu’il y aura une suite. Ensuite pour ce message si fort à propos de la différence, quelle qu’elle soit. Maintenant, je vais attendre la suite avec beaucoup d’impatience pour pouvoir replonger dans cet univers et surtout en découvrir plus ! Il y a tellement de pistes lancées par l’autrice que je suis curieuse de tout : le royaume de Keltia et ses rebelles, Logres, les Fourmis du Rail, le passé de l’ambassadeur Nekohaima, celui de la reine… J’ai hâte !

Est-ce que ce genre de thématique vous plaît à vous aussi dans les romans ? Aviez-vous entendu parler de Dans l’Ombre de Paris ? Et, question superficielle, est-ce que vous aussi vous trouvez la couverture absolument superbe ?

ACTUALITE | Les Tribulations d’une Princesse Faërique

Hello les Earl Grey’s !

Cela fait un petit moment que je n’ai pas posté sur le blog. Mon chat est malade depuis mi-août et je n’ai pas trouvé de temps à consacrer ici entre l’inquiétude, la surveillance et les rendez-vous chez le vétérinaire. Mais une nouvelle routine s’installe tout comme l’automne fait sentir de plus en plus fortement son arrivée. Je profite de mon actualité d’autrice pour reprendre les publications.

Eh oui, c’est aujourd’hui que sort mon premier court roman : Les Tribulations d’une Princesse Faërique aux éditions Gloriana. Il fait partie de la collection Princesse au format Vicky de la maison d’édition. Huit autrices se sont prêtées au jeu et nous avons beaucoup aimé nous amuser avec ce thème des Princesses (il paraît qu’elles ont toutes leur petit caractère d’ailleurs !). Les romans sont indépendants, vous pouvez lire les 8 comme seulement 5 ou même 1 seul.

Les Tribulations d’une Princesse Faërique

68359739_1923300857769492_3631681593669582848_n172 pages
Papier : 11€
Numérique : 1,99€

Résumé : Denaë Silentdawn est l’héritière du trône de Faëlinell, le Royaume des Faës. Forcée à un mariage politique, elle s’enfuit par un tertre avec sa dame de compagnie et meilleure amie, Séléniaë. Près de 20 ans plus tard, Denaë est devenue une médium réputée qui officie lors des soirées de Sir Allister qui l’a prise sous son aile. A Londres, tous connaissent Lady Silentdawn et le beau monde se bouscule pour la rencontrer. De loin, le cousin et enquêteur privé de Sa Majesté, August d’Este l’observe, fasciné par le mystère autour d’elle. Quand la Reine Victoria fait appel à lui à cause d’un fantôme hantant les serres royales de Kew Gardens, August s’y rend et subit une attaque de l’esprit. Il convient avec sa cousine de la nécessité de solliciter les compétences de Lady Silentdawn…

Vous pouvez commander la version papier sur Amazon mais aussi chez votre libraire (la maison d’édition est répertoriée par leur logiciel) et la version numérique sur vos plateformes habituelles !

Retrouvez les sept autres Princesses :

  • Les Tribulations d’une Princesse Rebelle – Amélie Cresson
  • Les Tribulations d’une Princesse Audacieuse – Laëtitia Arnould
  • Les Tribulations d’une Princesse Trop Frileuse – Ophélie Pemmarty
  • Les Tribulations d’une Princesse Vagabonde – Marie Laurent
  • Les Tribulations d’une Princesse Improbable – Mary G. Ash
  • Les Tribulations d’une Princesse en Fac de Lettres – Véronique Casanova
  • Les Tribulations d’une Princesse Hyperconnectée – Marine Noirfalise

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Le Musicien – Annabelle Blangier : trois ptites notes et puis s’en vont

41RJpcYKJzL._SX345_BO1,204,203,200_Je remercie les éditions Magic Mirror pour la lecture de leur nouveau roman en tant qu’Agent du Miroir cette année.

Dès les premières annonces faites par Magic Mirror à propos de cette nouvelle publication, j’ai été très enthousiaste. Il faut dire que la couverture de Mina M est particulièrement réussie et en plus de ça, le conte revisité me plaisait énormément. Forcément, je trépignais de découvrir ce qu’Annabelle Blangier avait pu tirer du Joueur de Flûte de Hamelin des frères Grimm. Sans être un coup de cœur (il va falloir que j’apprenne à modérer sérieusement mes ardeurs et mes attentes…), l’autrice nous propose un développement intéressant à l’histoire d’origine.

Résumé : Aucun village n’est aussi paisible que Hamelin. Conduits par un maire juste et protecteur, les habitants s’épanouissent en toute sérénité. Seule Lore, petite-fille du couple dirigeant, demeure frustrée de l’embargo posé sur la musique par son grand-père. Mais l’arrivée en ville d’un jeune virtuose pourrait bien faire imploser les règles sclérosées. Au rythme des cours de musique clandestins qu’il donne à Lore, Raffael va peu à peu remuer le passé inavouable de Hamelin. À mesure que les désirs de vengeance s’exacerbent et que la mélodie du violon envoûte les cœurs, les masques tombent et le village plonge dans une spirale de violence sans précédent. Lore, comme chaque habitant, sera mise face à un dilemme insoutenable. Saura-t-elle choisir entre le devoir moral qui lui incombe et la tentation du châtiment qui la ronge ? 

L’histoire est un peu lente à se mettre en place et c’est dommage. Il m’a bien fallu une centaine de pages pour découvrir que l’intrigue était plus profonde qu’elle ne paraissait. Au début, Lore est vraiment très superficielle à vouloir à tout prix son musicien au bal pour écouter de la « vraie » musique et tenter de fuir son mariage arrangé à venir. Il manque sans doute quelques indices pour susciter l’intérêt, pousser le lecteur à se dire qu’il y a bien plus. Heureusement, tout s’accélère après cela et l’on découvre complot, manipulation et intrigue politique saupoudrés d’une bonne dose de vengeance et de cruauté. J’ai aimé retrouvé l’aspect dur et humain que l’on a toujours dans les contes de Grimm et c’est d’ailleurs une des principales qualités du roman : l’on glisse d’un univers presque artificiel et lisse à une obscurité et une cruauté cette fois presque bestiale. Le Musicien porte en lui cette évolution de l’histoire. On ne sait rien de lui au début, ou en tout cas seulement l’image qu’il veut donner de lui-même, pour le découvrir lentement jusqu’à la résolution de l’intrigue.

Étrangement, mon personnage préféré est celui d’Angelika, l’aubergiste. Un personnage totalement secondaire mais auquel je me suis attachée peu à peu jusqu’à être frustrée qu’elle ne soit pas plus présente. Elle a énormément de caractère et une présence à elle seule dans tous le roman à chacune de ses apparitions, on sent de la bonté pure et de la force. (Mais si les excellents personnages secondaires ont tendance à frustrer les lecteurs, les auteur.ice.s peuvent s’amouracher de ceux-là bien qu’ils ne puissent être que secondaire pour l’histoire.) Au contraire, d’autres personnages auraient pu disparaître ou fusionner pour plus de lisibilité comme les deux amies de Lore. Je pinaille sans doute et c’est avec un point de vue extérieur que je me permets cette réflexion mais voilà, l’auteur.ice ne voit pas lui même ce genres de détails. Quant aux personnages principaux, j’ai beaucoup apprécié le Musicien (de toute façon, les mystérieux, j’aime toujours!) qui se dévoile peu à peu. Le twist plot est intéressant, je ne m’en suis doutée que quelques pages avant la révélation même si cela semble parfaitement logique, mon esprit était tourné vers d’autres aspects de l’intrigue à ce moment-là ce qui permet à la révélation de faire quand même son petit effet.

Si le début est un peu longuet, le dénouement est un véritable feu d’artifice bien écrit et bien mené par l’autrice. J’ai pris beaucoup de plaisir à la fin de ma lecture où la tension dramatique est à son paroxysme. Cela rend de fait le roman un peu inégal pour le lecteur mais on trouve bel et bien un déroulement de l’intrigue qui va crescendo. Et l’essentiel est souvent de terminer en beauté ce qui est réussi pour le coup !

Lire ou ne pas lire : Le Musicien d’Annabelle Blangier ?

Si vous aimez les contes de Grimm et que vous êtes curieux, vous pouvez vous laisser tenter par Le Musicien d’Annabelle Blangier. Malgré des coquilles (un chouilla trop) et quelques erreurs, j’ai apprécié plonger dans cet univers intemporel typique aux contes. Entre vengeance, complots et manipulations, l’autrice nous offre une jolie interprétation du joueur de flûte de Hamelin. J’ai pu trouver de belles qualités à ce roman comme le personnage du Musicien sur lequel repose l’intrigue, le rappel à l’humain (ses qualités et ses défauts) que l’on retrouve chez Grimm et l’aubergiste qui apporte bien de la douceur à l’histoire.

La Machine à explorer le temps – Herbert George Wells : classique et précurseur du genre

41SSQq-zHqL._SX301_BO1,204,203,200_Ce mois-ci le Hold My SFFF challenge du Charmant Petit Monstre et Pretty Rosemary avait pour thème les voyages dans le temps. Ni une ni deux, je me suis procuré ce classique que je n’avais encore jamais lu : La Machine à explorer le temps de H.G. Wells. C’était l’occasion où jamais et je ne regrette pas ce choix. Non content d’être un classique, ce court roman met en place tous les codes du genre que nous connaissons, que les auteurs ont par la suite repris pour mieux s’en éloigner aujourd’hui.

Résumé : «Je vis des arbres croître et changer comme des bouffées de vapeur ; tantôt roux, tantôt verts ; ils croissaient, s’étendaient, se brisaient et disparaissaient. Je vis d’immenses édifices s’élever, vagues et splendides, et passer comme des rêves. Toute la surface de la terre semblait changée – ondoyant et s’évanouissant sous mes yeux. Les petites aiguilles, sur les cadrans qui enregistraient ma vitesse, couraient de plus en plus vite. Bientôt je remarquai que le cercle lumineux du soleil montait et descendait, d’un solstice à l’autre, en moins d’une minute, et que par conséquent j’allais à une vitesse de plus d’une année par minute ; et de minute en minute la neige blanche apparaissait sur le monde et s’évanouissait pour être suivie par la verdure brillante et courte du printemps.» 

Ce ne sera peut-être pas une très longue chronique. Les qualités de ce roman se décrivent en peu de mots finalement. Forcément, avec un regard contemporain, La Machine à explorer le temps a vieilli. Il y a quelques expressions, notamment au début, qui m’ont fait tiquer. Le XIXe siècle était ainsi fait que l’on opposait les « civilisés » des « non-civilisés ». Ce sont aujourd’hui des concepts totalement dépassés, on est d’accord. J’ai pu passer dessus assez facilement car ces expressions et sous-entendus ne reviennent pas à chaque page. En outre, le schéma narratif est classique, on sait à l’avance le déroulement des actions mais c’est une chose qui ne m’a pas dérangé. J’avoue que même dans les romans contemporains, ça ne me dérange pas plus que ça car j’attache plus d’importance aux personnages qu’à l’intrigue. Comme je sais que c’est un critère pour certain.e.s d’entre vous, je le mentionne tout de même.

En dehors de ce schéma classique, je salue tout de même la plume de H.G. Wells particulièrement agréable à lire. J’avoue que je m’attendais à plus complexe (du style de R.L. Stevenson, que j’adore mais dont on sent bien le style XIXe) mais non. Sans être totalement moderne, l’écriture est beaucoup plus fluide que d’autres auteurs du XIXe siècle avec des actions qui s’enchaînent régulièrement et qui évitent de tomber dans le catalogue qu’affectionne notre cher Jules Verne (cœur Jules). De fait, les 170 pages de lecture passent toutes seules.

H.G. Wells, tout comme Jules Verne, sont considérés comme des précurseurs de la littérature de l’imaginaire et pour cause. On retrouve dans La Machine à explorer le temps tous les ingrédients nécessaires à la thématique. Durant ma lecture, je me suis retrouvée en enfance, à l’époque où je regardais tous ces films adaptés de ces classiques de l’imaginaire. Vous y trouverez donc :

  • Le récit d’un explorateur
  • Une machine étrange et incroyable
  • Une civilisation humaine bien différente de celle que l’on connaît
  • Des créatures effrayantes qui menacent l’explorateur et sa machine
  • Un lien sentimental entre le voyageur du temps et une « autochtone »

Décidément, tout est là. J’ai été vraiment surprise de voir à quel point ce roman pouvait être une base solide en terme d’élément et de narration pour un récit de voyage temporel. Bien que plus subtils dans les Jules Verne, on les retrouve tout de même. Je crois que ce qui fait de ce roman une si belle leçon d’écriture de l’imaginaire, c’est le fait qu’il soit court. En 170 pages, il est facile de décortiquer avec précision chaque élément de construction.

Lire ou ne pas lire : La Machine à explorer le temps de Herbert George Wells ?

Si comme moi, vous aimez l’imaginaire, que vous aimez le XIXe siècle et que vous aimez les classiques, il y a assez peu de chance que vous n’aimiez pas La Machine à explorer le temps de H.G. Wells. Sauf si vous n’accrochez pas au style de l’auteur (ça arrive parfois), pour moi ce roman a eu côté régressif que j’ai savouré, me replongeant dans les récits que j’aimais enfant. Mais en tant que lectrice confirmée et autrice, il m’a fait sourire tant le schéma narratif est apparent. Vous l’avez déjà deviné, j’en suis certaine, j’ai adoré cette lecture et peut-être que je le relirais même un de ces jours !

Avez-vous déjà lu des romans de H.G. Wells ? Aimez-vous les classiques de l’imaginaire ? Lire Wells m’a donné envie de me replonger dans Jules Verne (heureusement, je n’ai pas encore tout lu !)

La Fée, la Pie et le Printemps – Elizabeth Ebory : course poursuite entre Petit Peuple

51NuwCrpeiL._SX348_BO1,204,203,200_Retour sur ma dernière lecture du mois de mai ! Que j’ai mis un temps fou à lire, allez savoir pourquoi parce que j’ai aimé ce livre. Enfin si, je sais, et je vous avez déjà parlé : ma panne de lecture. Mais je commence à sortir du tunnel et j’en ai profité pour terminer ce premier roman d’Elizabeth Ebory publié aux éditions ActuSF que j’avais acheté dès sa sortie et que j’ai voulu sortir de ma PAL à l’occasion de sa sortie en poche chez Hélios en mai. Alors je vais mettre de côté ma panne de lecture pour vous parler plus en détails de ce chouette livre dans lequel on plonge corps et âme dans le monde féérique (vous vous en seriez peut-être douté).

Résumé : Mais Philomène, voleuse aux doigts de fée, croise sa route. Philomène fait main basse sur une terrible monture, des encres magiques, un chaudron d’or et même cette drôle de clé qui change de forme sans arrêt. Tant pis si les malédictions se collent à elle comme son ombre… Philomène est davantage préoccupée par ses nouveaux compagnons parmi lesquels un assassin repenti et le pire cuisinier du pays. Tous marchent vers Londres avec, en poche, le secret le plus précieux du royaume.
Des personnages empreints d’une légèreté désespérée, une aventure aussi féerique que profondément humaine. Élisabeth Ebory renoue avec le merveilleux des anciens récits, sans nier leur part d’obscurité.

Comme vous le savez, à cause de ma panne de lecture, j’ai mis un peu de temps à rentrer dans cette histoire. Il faut dire que ce texte fait partie de ceux où l’on plonge directement dans l’action sans explication au préalable et je n’y suis pas habituée. Je suis plus adepte des histoires qui se posent et prennent leur temps et c’est une des raisons tout à fait subjectives et personnelles pour lesquelles ce roman n’est pas un coup de cœur. J’étais donc un peu perdue au début, jusqu’à ce que j’avance dans l’histoire qui se développe et où l’on en apprend de plus en plus. C’est le principe même de cette narration.

Une fois l’histoire en place et les personnages découverts, le lecteur (en tout cas moi) se plonge plus facilement dans le roman. A ce moment-là, les pages ont défilé sous mes yeux et j’ai pu le terminer rapidement, curieuse que j’étais quant à la situation de Philomène et de ses comparses. L’univers de l’autrice étant complexe, il faut se donner un peu de temps pour saisir tous les éléments qui le composent, son organisation et son fonctionnement. C’est le genre de livre où le lecteur doit faire une démarche de réflexion pour découvrir les subtilités, notamment celle du titre : la fée (mais il y en a beaucoup), la pie (rapidement identifiable) et le printemps (qui demande plus d’efforts à démasquer).

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C’est un univers que j’ai beaucoup apprécié. Certes un peu confus tant il semble riche, le monde féérique construit par Elizabeth Ebory n’est ni tout rose, ni tout noir, il est flou et malléable à l’instar des légendes qui volent autour de ce Petit Peuple. Les personnages sont d’autant plus attachants que l’on découvre leur faiblesse au fur et à mesure du développement de l’histoire. Le lecteur prend plaisir à la lecture et doit accepter de se laisser porter par le monde créé par l’autrice.

Lire ou ne pas lire : La fée, la pie et les printemps d’Elizabeth Ebory ?

Si vous aimez le Londres XIXe, les histoires de fées, si vous avez aimé Le Paris des Merveilles de Pierre Pevel et que vous avez un goût pour la poésie sombre et les univers farfelus, ce livre est susceptible de vous plaire. Les deux points qui ne me permettent pas d’en faire un coup de cœur : la plongée au cœur de l’intrigue dès les premières pages et la narration au présent. Certains peuvent adorer ces choix, d’autres n’y accordent pas d’attention, c’est complètement subjectif pour le coup. Le fait est que l’univers féérique de l’autrice est intéressant, l’histoire (bien que classique) est bien menée et les personnages sont attachants (j’avoue avoir un penchant pour Od le cuisinier qui est bien mystérieux au début mais se dévoile par la suite).

L’avez-vous lu ? Êtes-vous tenté ? Aimez-vous plonger dans l’action dès le début de l’histoire ? Et la narration au présent, qu’en pensez-vous ?

 

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