Les proies – Sofia Coppola : le soufflé d’un thriller

074483.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxLa semaine dernière, je me suis retrouvée avec des billets de cinéma qui périmaient le 24 août. En urgence, j’ai regardé un peu les sorties. Et finalement, c’est Les proies de Sofia Coppola qu’on est allées voir mercredi soir. Que dire de cette séance ? Sans regretter totalement le choix, je suis sortie du ciné en me disant « wala. » Je me suis même demandé si j’allais vous proposer une chronique, pour la bonne et simple raison que je ne sais pas vraiment quoi dire de ce film mais certains d’entre vous m’ont incité à faire une tentative de mise en mots. Je vais donc tâcher de vous dire mon ressenti étrange sur Les proies réalisé par Sofia Coppola.

Synopsis : En pleine guerre de Sécession, dans le Sud profond, les pensionnaires d’un internat de jeunes filles recueillent un soldat blessé du camp adverse. Alors qu’elles lui offrent refuge et pansent ses plaies, l’atmosphère se charge de tensions sexuelles et de dangereuses rivalités éclatent. Jusqu’à ce que des événements inattendus ne fassent voler en éclats interdits et tabous. (Allociné)

The Beguiled

Ne sachant pas vraiment comment structurer cette chronique, je vais faire points par points. Pardonnez-moi ce côté un peu brouillon.

  • Une des raisons pour laquelle j’ai voulu voir ce film : le casting. J’adore Nicole Kidman et il faut bien dire que Kirsten Dunst et Colin Farrell, c’était pas mauvais non plus. Là-dessus, pas vraiment à redire. Les trois jouaient bien. Mais j’avoue ne pas avoir vu briller un talent quelconque. Bref, finalement assez basique avec un jeu d’acteurs fidèles à eux-même. Donc : OK sans plus.
  • J’ai adoré l’image. Le paysage de Virginie est beau, bien mis en valeur. La maison qui abrite le pensionnat est typique de l’architecture coloniale sudiste avec une grande demeure à étage flanquée à l’extérieur par d’immense colonne qui donnent un effet de grandeur. Les teintes dominantes sont le brun et l’orangé, un thème automnal qui m’a parfois fait pensé à du sépia. Donc : Superbe pour l’image.
  • On me vend le film comme thriller (voire horreur). Au bout de 45 min de film (si c’est pas 1h), je me souviens avoir dit à ma mère : « Je m’ennuie » (de façon un peu plus crue même). Il faut dire que jusqu’à l’élément perturbateur, il ne se passe rien. Mais rien. De rien. De rien. Un temps où normalement est censée monter la tension dramatique et sexuelle entre les personnages. Alors soit c’était trop subtil pour moi, soit c’était foiré complètement. Donc : Sceptique sur le rythme du film.
  • J’ai trouvé intelligent et assez symbolique d’entendre le bruit des tirs des canons. Jusqu’à l’élément perturbateur. Ce son permet de rappeler le contexte historique de la guerre de sécession. Avec du recul, peut-être même la montée de la tension dramatique même si c’est trop léger dans ce but spécifique. Donc : élément intéressant.
  • L’élément perturbateur. Il fait tellement contraste à la première partie du film que c’en est presque désagréable. J’en étais arrivée à accepter que le film soit plat et contemplatif et boum, cet élément qui me secouer la tête genre « la sieste est finie ? » Alors oui, on s’y attend forcément si on lit le synopsis mais ça m’a confirmé que le rythme du film était carrément étrange. Donc : rythme toujours bizarre.
  • Les proies, c’est qui ? Et voilà que je sors du film et je me demande qui sont vraiment les proies ? Le soldat yankee ? Mais non, ce serait au singulier. Oui ce sont les femmes qui sont visées par le titre, clairement. Mais le fait est que l’on se pose vraiment la question. Tout ça pour dire que j’en suis venue à chercher le titre en VO et sa traduction exacte. Effectivement, pour le coup ça colle beaucoup mieux et si j’avais fait cette recherche avant, je ne me serais sûrement pas posée la question. Le titre VO est « The Beguiled » dont la traduction littérale est « Les séduites ». Bon je suis d’accord que c’est pas très beau à la prononciation, cela dit en terme de sens, c’est parfait.

Je m’arrêterais là pour les points qui me viennent en tête et sur lesquels je me suis fait des réflexions tout au long du film et même après. Je dois dire que je suis sortie perplexe de cette séance et sans savoir si j’avais aimé ou pas. Avec du recul, je peux affirmer que je n’ai pas aimé. L’intrigue n’est pas assez marquée à mon goût, Sofia Coppola n’est peut-être pas allée assez loin dans le scénario, dans le jeu des acteurs pour affirmer cette montée de tension sexuelle et dramatique. J’ai pourtant senti ses intentions, malheureusement, ça c’est arrêté là. Ayant lu certaines critiques très bonnes, je suis peut-être passée à côté, peut-être que ce n’est pas le genre de film qui me correspond ou qui me parle. Dans tous les cas, je ne peux pas vous le conseiller. Simplement vous dire de vous faire votre propre opinion si vous êtes curieux. Et je me ferai une joie dans discuter avec vous car vraiment, je n’ai jamais été aussi perplexe devant un film.

D’ailleurs l’avez-vous vu ? Je suis curieuse de connaître votre ressenti. Et surtout si vous l’avez aimé, pourquoi ?

The Beguiled