En théorie, j’aurais dû vous présenter cette lecture en compagnie de Alec à la bibliothèque et Le petit monde d’Isa mais mes copines de lecture m’ont lâchement abandonnée durant la traversée de Vlast. En cause ? La bizarrerie ambiante et l’absurde presque à son comble (pas totalement, j’ai lu plus absurde que ça). Non, non ! Ne partez pas ! Vlast n’est pas mauvais ! Loin de là. Il est juste extrêmement particulier et, de fait, ne peut pas plaire à tout le monde. Seule rescapée de l’aventure, je m’en vais donc vous conter un peu mon avis sur cet étrange roman de Peter Higgins.
Résumé : L’inspecteur Vissarion Lom est convoqué à Mirgorod, la gigantesque capitale du Vlast, afin d’arrêter un terroriste, l’insaisissable Kantor. Un état totalitaire usé par une guerre interminable doit se montrer impitoyable. Mais Lom découvre la corruption qui règne à Mirgorod, entre police secrète et révolutionnaires, cabarets et artistes maudits. En compagnie de la fille de Kantor, il dévoile une conspiration qui s’étend aux plus hautes sphères du parti. Il est temps pour lui de changer de camp…
Avec Vlast de Peter Higgins, lâchez toutes idées préconçues sur la dystopie, le thriller, le fantastique ou encore la Russie. Dès les premières pages, l’auteur choisit de laisser son lecteur décontenancé sur une bonne centaine de pages. Et pour cause, j’ai eu bien du mal à me repérer, à trouver mes marques dans ce roman. Moi qui croyait que cela se passait en Russie, que nenni. Enfin, façon de parler. Je suppose qu’il s’agit bien de la Russie, mais de la Russie que l’on connaît, il n’y a bien que la sonorité des noms. Et de fait, je n’ai réussi à prendre pieds dans cette mer informe que bien tard dans ma lecture.
Ajoutez à ça du fantastique avec des anges qui prennent possession des esprits, une pluie qui prend forme humaine, des dons psychiques étouffés par de la peau d’ange aux capacités particulièrement étranges… Sans oublier le contexte de dystopie où le gouvernement se retrouve embourbé dans une guerre et une répression interne contre un ennemi indéfini mais se rapprochant de… la nature ? Si j’ai bien tout compris. Car même après avoir terminé le livre, je reste totalement sceptique. Je n’ai clairement pas détesté ma lecture puisque j’ai terminé le livre, mais j’ai du mal encore à savoir si j’ai simplement aimé ou adoré. Vous connaissez mon goût pour les récits absurdes et poétiques où l’on ne comprend pas forcément tout du premier coup… On est à nouveau en plein dedans avec Vlast.
La seule chose qui m’a énormément déçue, c’est la fin. Autant j’étais prête à accepter de ne pas tout comprendre et de me laisser porter par le récit, de me laisser entraîner là où Peter Higgins voulait m’emmener, sans protester, autant ne pas finir un livre, c’est un peu de la fainéantise. Et je ne parle pas de fin ouverte (ce que j’aime bien lire et écrire d’ailleurs), je parle réellement d’une absence de fin. Le livre se termine sur les protagonistes qui partent s’occuper de l’objet qu’ils ont cherché pendant tout le récit. Ok. Quid de l’objet ? Quoi t’est-ce ? Comment tu l’ouvres ? Que tu fais après ?… Et bien je l’ai eu dans l’os alors que son nom de Pollandore me vendait des questions et du rêve.
Lire ou ne pas lire : Vlast de Peter Higgins ?
Si vous n’aimez pas l’absurde, si vous aimez tout comprendre de A à Z, si vous êtes cartésien, fuyez ! Pauvres fous !
Au contraire, si vous êtes d’un naturel à vous laisser porter par un récit, que vous ne tentez pas toujours de dénicher le sens des choses (ou si vous le faites, que vous n’avez pas de problème à ne pas avoir de réponse à vos questions), la curiosité peut peut-être vous faire ouvrir les pages de Vlast.
Enfin si comme moi, vous avez des problèmes avec les choses non-finies, autant vous le dire tout de suite : ne lisez pas ce livre. J’ai beau avoir quand même apprécié le développement, je regrette un peu d’avoir continué l’aventure sans Alec ni Isa car j’ai eu envie de hurler à la fin de la lecture.
L’avez-vous lu ? Si oui, je suis vraiment très curieuse de vôtre avis parce que c‘est un OVNI littéraire comme on en voit assez peu !