Tout d’abord, je tiens à remercier les éditions ActuSF pour la découverte de ce roman de Robin Hobb dont je n’avais encore jamais entendu parler jusque-là.
L’Assassin Royal, saga de la même autrice, avait été pour moi une révélation, un coup de cœur, une magie s’était mise en route dès le premier tome et ne m’avait pas quitté jusqu’au dernier. Je m’attaque d’ailleurs dans le mois à la saga parallèle des Aventuriers de la mer que je suis impatiente de lire depuis déjà longtemps. Alors forcément, quand les éditions ActuSF me propose un Robin Hobb que je ne connais pas dans le cadre de notre partenariat, eh bien je suis curieuse. Avec Le Dieu dans l’Ombre, on est pourtant bien loin de la fantasy assez classique que l’autrice nous propose… à des années-lumières même… Je ressors de ma lecture soufflée par ce que je viens de lire. J’ai à la fois adoré et détesté. Mais on peut dire qu’on ne ressort pas sans mot de cette lecture.
Résumé : Evelyn a 25 ans, un époux, une belle famille et un enfant de 5 ans.Quand elle était jeune fille, elle avait la compagnie des forêts de l’Alaska, de la poésie de la nature et de Pan, un faune mystique. Un jour, il disparut. Elle n’aurait jamais cru que la créature irréelle surgirait à nouveau dans sa vie et agiterait en elle ces émotions fantasmatiques et sensuelles. A mi-chemin entre la civilisation et la nature, sous le couvert des arbres glacés, Evelyn devra faire face à des choix terribles. Trouvera-t-elle son chemin dans l’ombre ? Légende de la fantasy, Megan Lindholm, alias Robin Hobb (L’Assassin Royal, Le Soldat chamane), tisse ici un chemin de vie d’une humanité sensible, où le fantasme de la nature se mêle aux désirs sombres et inquiétants qui grouillent au fond de nous.
L’appel de la nature
S’il y a bien un thème majeur dans le roman, c’est la nature. Et plus particulièrement l’appel de la nature dans les deux premiers tiers. Comme le chant d’un cor, comme les premières lueurs du soleil au petit jour, comme une faim insatiable, la nature est omniprésente et hante l’héroïne depuis son enfance où elle courait déjà dans les bois. C’est la nature sous toutes ses formes : la douceur de l’appel, le besoin végétal mais aussi la brutalité et la cruauté animale. Même le caractère de l’héroïne semble aussi sauvage et instable que la nature.
Robin Hobb repousse les limites du supportable pour l’être humain et de fait, certaines choses peuvent gêner le lecteur. Ayant beaucoup de mal avec la cruauté, les épisodes de chasse étaient particulièrement difficiles à lire pour moi alors que j’ai adoré les passages où elle décrit les changements de saisons et les petits détails de la nature. Les scènes de sexes mi-homme, mi-bête, peuvent choquer aussi mais font transparaître toute cette animalité recherchée par Evelyn. Si je devais qualifier ce roman en quelques mots, c’est cette ode à la nature, un retour à la vie sauvage, simple mais difficile, la dualité des hommes qui souhaiteraient y revenir mais qui ne sont pas adapté à cette vie là (ou ne le sont plus depuis bien trop de siècles). La nature envahit chaque page, presque chaque phrase et c’est ce qui surprend sans doute le plus.
Un hymne à la vie
Au delà de la nature, l’héroïne est présentée sous différents aspects : l’enfant, la femme et la mère avant d’évoquer la vieille femme. C‘est le cycle de la vie qui est représenté dans sa totalité à travers Evelyn mais aussi par la nature avec les saisons qui se succèdent. La narratrice, comme le lecteur, perd le fil du temps établi comme nous le connaissons, nous perdons le compte des mois, des jours, des heures pour suivre les saisons, la lune et le soleil. Robin Hobb nous ramène une nouvelle fois à l’essentiel, à l’essence de toutes choses, à la nature, loin des inventions humaines, loin de toutes interventions de l’homme sur la nature.
Si le résultat est fascinant, il est aussi un peu angoissant car le lecteur est complètement coupé de l’humanité pendant un assez long moment dans la narration. La vie en est à sa source et poursuit son chemin loin de l’homme, au cœur de la forêt, au sommet d’une montagne. On en vient même à se demander si l’humanité n’est pas synonyme de mort et la nature de vie en poussant l’interprétation de ce qu’il se passe lorsqu’Evelyn se trouve parmi les humains ou dans la forêt. Dans tous les cas, le cycle de la vie est inévitable et c’est ce qui transparaît dans le roman avec beaucoup de force.
L’apprentissage de la maternité
Evelyn est un personnage vraiment particulier. J’ai eu beaucoup de mal à m’y attacher malgré les points communs nous pouvons avoir elle et moi. A vrai dire, je l’ai trouvé d’une morosité, d’un pessimisme, d’une négativité tels que j’ai failli fermer le livre au bout de 100 pages. Ma lecture a été vraiment très pénible jusqu’à environ 150 pages où j’ai enfin pu m’immerger dans l’histoire. C’est sans doute à partir de ce moment-là que Pan prend un peu plus de place et qu’elle cesse de ne faire QUE se morfondre sur un sort qu’elle a finalement elle-même choisi. (Ce que j’ai particulièrement adoré dans ce livre c’est que l’héroïne prend elle-même ses décisions. Je regrette du coup qu’elle ne les assume pas tous par la suite. Mais l’être humain est inconstant.)
L’autre thématique qui revient régulièrement dans le roman, c’est la maternité et les changements que cela entraîne dans une vie de couple, dans l’esprit d’une femme, dans son rapport à l’homme, la vie conjugale, son enfant. Sans être aussi présent que la nature, ces sujets sont sous-entendus avec régularité, revenant sur le devant des pages avant de s’éclipser pour mieux revenir encore. S’il y a bien une chose qu’Evelyn apprend dans le roman, c’est à être mère. Elle ne l’accepte pas totalement, jamais vraiment, pourtant les instincts et les pulsions sont là. La nature est à l’œuvre. Et si d’un côté la nature l’appelle et qu’elle en ressent le besoin, de l’autre côté, elle la rejette aussi un peu.
Lire ou ne pas lire : Le Dieu dans l’Ombre de Megan Lindholm/Robin Hobb ?
Le Dieu dans l’Ombre n’est pas le genre de roman que l’on adore ou que l’on déteste. C’est un roman qui soulève de nombreux questionnements sur la nature humaine, la vie, l’amour et la mort. Malgré un début de lecture compliqué pour moi (j’ai vraiment trouvé le début lent, long et ennuyeux), la suite a été une vraie découverte et j’ai été fascinée par l’écriture de Robin Hobb. Si vous aimez la nature en tant que réflexion philosophique mais aussi le rapport de l’homme à la nature, Le Dieu dans l’Ombre est un point de vue vraiment intéressant à découvrir. Je pense conserver encore longtemps des traces de cette lecture tout à fais particulière et j’ai encore plus hâte de me plonger dans Les aventuriers de la mer.
Que pensez-vous de la thématique de la nature dans les romans ? Aimez-vous lorsqu’un roman soulève des questions philosophiques voire existentielles ?
CONCOURS – DU 11 JUILLET AU 18 JUILLET 2019
Et comme j’ai reçu 2 exemplaires du roman, je vous propose de gagner le votre en partenariat avec les éditions ActuSF.
Lot : 1 exemplaire du roman Le Dieu dans l’Ombre de Megan Lindholm (alias Robin Hobb)
Modalités de participation : Remplir le formulaire ci-dessous et être abonné à mon blog Pause Earl Grey. (Prévenez-moi dans la dernière case du formulaire si vous ne pouvez pas répondre à vos mail à la fin du concours : absences, vacances, détox internet…)
Concours du 11/07/2019, 8h au 18/07/2019, 23h59. Le/La gagnant.e sera contacté.e par email (assurez-vous d’en fournir une valable). Envoi par la poste. Ouvert aux pays de l’UE uniquement. Je ne pourrais être tenue responsable en cas de perte ou de détérioration du colis.
CONCOURS TERMINE – Le.a gagnant.e sera contacté.e par mail dans les prochains jours ! Merci à tous pour votre participation !