Interférences – Connie Willis : Trop d’interférences

51FrTeNyt1LJe remercie les éditions Bragelonne et NetGalley pour cette lecture.

Comme chaque semaine, on débute avec une chronique littéraire. J’ai terminé le week-end en compagnie d’Interférences de Connie Willis, une lecture qui m’a pris un peu de temps, pour diverses raisons. Notamment celle du fond du récit, ou plutôt de sa forme. Parce que autant j’ai totalement adoré le pitch de base, l’intrigue et son développement, autant j’ai trouvé certains passages longs, d’autres extrêmement oppressants. Je vous en dis plus mais avant, de quoi ça parle, Interférences ?

Résumé : Dans un futur proche, une intervention cérébrale a été mise au point pour améliorer la vie de couple. Briddey se réjouit quand Trent, son petit ami, lui propose cette opération avant leurs fiançailles : ils percevront les pensées l’un de l’autre et leur lien émotionnel en sera renforcé. Or les choses ne se déroulent pas comme prévu : malgré elle, Briddey se retrouve connectée à quelqu’un d’autre. Les choses empirent quand elle découvre la propension étrange de sa famille à s’immiscer dans ses pensées… Briddey prend alors conscience des risques d’un excès d’informations. Elle comprend que l’amour – et la communication – s’avèrent bien plus complexes qu’elle ne l’imaginait… (Babelio)

Interférences pose le problème de la communication (et surtout de la connexion) à outrance. Evidemment, c’est une problématique majeure de notre société ultra-connectée et qui vise à l’être toujours plus, moyennant une intoxication à la publicité par la même occasion. C’est un sujet qui m’intéresse, forcément, et m’interroge. Depuis quelques années, j’y suis sensible et si je suis quelqu’un de très connectée (encore plus depuis que je blogue) j’ai toujours eu besoin de prendre du temps pour poser les choses, mettre de la distance. Vous l’aurez peut-être remarqué mais le week-end, je suis rarement sur les réseaux sociaux et de manière générale, j’ai horreur du téléphone, la sonnerie appels ou notifications me procure un stress absolu quand je l’entends, aussi, il est très souvent en silencieux (vérifiant régulièrement messages/appels/notifications quand je sais avoir le temps de répondre). C’est presque une phobie. Et Interférences joue particulièrement bien son rôle là-dessus. Briddey, l’héroïne, est parfois tellement sollicitée par diverses personnes de son entourage (famille, emploi, etc…) que j’en avais la gorge serrée pour elle. Forcément, j’ai du poser le livre plusieurs fois durant ma lecture pour prendre des pauses et ne jamais rentrer trop complètement dans cette histoire.

Parce que level up de la connexion/communication à outrance, c’est la télépathie. Nom de Zeus, c’est une véritable horreur ! Où passe la vie privée ? Le roman nous le fait bien comprendre : disparue. La notion n’existe plus. Je vous épargne le réseau d’embrouilles qui se forme au fur et à mesure du récit, principalement car Briddey n’est pas connectée à la bonne personne, mais sachez que c’est à s’arracher les cheveux de la tête. Je me suis d’ailleurs souvent demandée pourquoi elle ne se jetait pas d’un pont ou de la fenêtre de son appartement…

Malgré ce sentiment d’angoisse rondement amené par le développement de l’intrigue par Connie Willis, j’ai trouvé certains passages excessivement longs voire répétitifs. Forcément, cela touche les pensées, en plus de ça on a des intrusions de communication de tous les côtés, résultats les digressions sont nombreuses. Trop nombreuses. Ce qui est franchement dommage. Je me suis demandée si l’auteure aurait pu trouver une autre façon de raconter son récit évitant ces longueurs mais je n’ai rien trouvé qui aurait permis de vraiment entrer dans les détails de ces connexions télépathiques. Malheureusement, le texte en pâtit.

Lire ou ne pas lire : Interférences de Connie Willis ?

Evidemment, si le sujet de la communication et ses dérives vous intéresse, je pense que le livre peut vous plaire. Vous le savez maintenant, il y aura quelques longueurs, mais l’histoire est vraiment intéressante. Si ce n’est pas trop votre trip, je me vois dans l’obligation de vous dire que vous pouvez passer au livre suivant. Pourtant, la plume de l’auteure m’ayant beaucoup plu, ce livre ne sera que le premier que je lirai d’elle et je compte bien jeter mon dévolu sur Blitz dès que l’occasion se présentera.

D’autres chroniques : Boudicca (Le Bibliocosme)

15 réflexions sur “Interférences – Connie Willis : Trop d’interférences

  1. Merci pour ta critique, grâce à elle je suis prévenue avant d’entamer ma lecture 🙂 Pour ce qui est de Bliz je te le conseille fortement, ça fait partie de mes plus belles découvertes ! (tout comme Le grand livre) 🙂

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  2. Pourtant j’aime ce que fait Connie Willis d’habitude, mais là… je ne sais plus trop ? Je vais le mettre entre parenthèses sur ma wish-list pour l’instant, ce sera plus sage 😉 Merci pour ce retour qui a grandement éclairé ma lanterne !!! 🙂

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    • Je pense que c’est assez différent du style de Willis celui-ci donc il faut être prêt à quelque chose d’autre si tu connais déjà l’auteure. De mon côté, j’ai encore tout à découvrir et d’après tout le monde, il me reste le meilleur à lire d’elle donc je pars avec des garanties puisque j’ai déjà aimé sa plume dans Interférences lol

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