Blade Runner 2049 – Denis Villeneuve : une claque visuelle

597734.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxPour bien commencer la semaine, on attaque avec un retour sur un film que j’attendais particulièrement. J’avais beau ne pas avoir vu Blade Runner avant le printemps/été dernier, pas eu l’occasion de le voir à la TV et absence sur la plateforme Netflix, c’était quand même le genre que j’affectionnais particulièrement. Mais par dessus tout, c’est la présence de Harrisson Ford qui me rendait impatiente. J’ai beau adorer Ryan Gosling (je ne suis pas un monstre aveugle), Harrisson Ford c’est toute mon enfance et adolescence entre Indiana Jones et Han Solo. Me voilà donc enfin devant vous pour vous parler de ce film dont le public attendait vraiment beaucoup.

Synopsis : En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bioingénierie. L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies… (Allociné)

Quand je suis sortie de la salle de ciné, j’étais totalement sous le choc. Choc visuel. C’est bien ce que l’on retient en premier de Blade Runner 2049. L’image. A l’instar du premier film, on retrouve énormément de contemplation de l’univers. Un univers apocalyptique, des villes grouillantes de vies (ou plutôt de survies), des lieux désolées, déserts, des plaines ravagées par une catastrophe, d’autres tout simplement désertées pour les villes. On en prend plein les yeux. Que ce soit des images ultra-chargées dans la ville ou totalement nue en dehors, on a l’impression d’avoir une superposition de cartes postales magnifiques appelant l’imagination.

En terme d’intrigue, on est complètement dans une suite du premier. Les humanoïdes Nexus 8 sont dit obsolètes et les Blade Runner toujours chargés de les éliminer. Particulièrement ceux-là. Comme dans le premier, la réflexion porte sur l’humanité de ces humanoïdes qui pensent, réfléchissent, éprouvent des sentiments comme l’espoir ou le doute, même l’amour (ce que le personnage de Ryan Gosling exprime par exemple). Là où le premier film posait la question, 2049 nous incite clairement (selon moi) à nous positionner sur la question : oui ils peuvent être considéré égaux humains. Et c’est peut-être pour ça qu’ils sont d’autant plus dangereux. Ce sont des Humains 2.0. La question étique et morale repose plutôt sur ça : un humain peut-il être amélioré (au même titre qu’une machine) ? Dit comme ça, vous et moi répondrions avec affect : bien sûr que non ! Et pourtant en sortant du film, même si la réponse peut toujours être la même, le doute s’installe, des nuances particulières viennent s’immiscer dans la réflexion.

En terme de casting, je dois bien dire qu’il est particulièrement réussi. Harrisson Ford est toujours parfait dans son rôle de Rick Deckard. Ryan Gosling plante un superbe Blade Runner, frois, violent, mais capable de doute et d’amour. Jared Leto en tant qu’acteur déjà ambigüe de nature incarne un étrange méchant aveugle à la limite (ou pas) du gourou. J’ai particulièrement apprécié Ana de Armas qui interprète le rôle de Joi, le programme informatique de partenaire féminin. Au début, j’ai été assez déstabilisée par ce personnage qui me semblait juste être la pour faire de la figuration et montrer qu’il y a des actrices dans le film, mais au fur et à mesure, je lui ai trouvé beaucoup de subtilité et de symbolisme.

La seul ombre au tableau, c’est le traitement du corps de la femme. Je me suis fait la remarque pendant le film, c’est peut-être du pinaillage dans la totalité du film qui est excellent (et le reste totalement). Le nombre de fois où l’on voit un corps nu de femme à l’écran est assez important. Je peux concevoir le fait que cela fasse parti de cet univers, c’est peut-être là où c’est le plus vicieux car cela passe très bien à l’écran et dans l’intrigue. Le fait est que si le corps féminin est utilisé comme objet, le corps masculin, lui est totalement absent. Il y a nettement une surexposition du corps féminin seulement (je ne suis pas totalement contre l’objectification du corps dans notre société de consommation, par contre je suis contre le fait que ce ne soit le cas qu’avec le corps de la femme). Je comprends le parti pris mais dans notre société et dans ce que l’on veut faire passer comme message (notamment aux ados qui iront voir ce film), il est temps de se demander comment va être perçu tout ça. Je reconnais que ce n’est pas évident, qu’on peut tomber facilement dans le « je-ne-montre-plus-rien » mais le problème c’est que cela demande une réflexion avec les jeunes après visionnage qu’ils n’ont pas forcément et de fait n’ont pas le recul nécessaire pour se dire par exemple « oui le corps de la femme est mis en avant, vu comme un objet, non ce n’est pas le cas dans la vie réelle ». A une époque où le harcèlement de rue pose autant problème, ce genre de détails deviennent malheureusement importants.

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Voir ou ne pas voir : Blade Runner 2049 ?

Malgré cette exposition du corps féminin, Blade Runner 2049 a vraiment répondu à toutes mes attentes. Il est dans une belle continuité du premier film, le casting est très bon, la réalisation excellente. Le plus gros point fort est pour moi la photographie. J’ai adoré les images, les plans, les costumes, les contrastes, les jeux de lumières, tout au niveau visuel m’a subjugué et je n’ai hâte que d’une chose : le revoir ! Me faire même une après-midi avec la duologie car pour 2049 semble vraiment avoir été pensé dans cet état d’esprit et ce n’était pas gagné après autant d’année entre les deux. Denis Villeneuve et toute son équipe ont fait un travail exceptionnel qui ne nous vend pas 2049 comme un film « suite », « je-surfe-sur-la-vague », bien au contraire. Un excellent moment de cinéma !

source photos : allociné

15 réflexions sur “Blade Runner 2049 – Denis Villeneuve : une claque visuelle

    • Je ne sais pas si voir le premier est absolument nécessaire, il explique quand même pas mal les choses sur la situation des réplicants (les humanoïdes) parce que si tu peux voir 2049 au cinéma, c’est une belle expérience tellement le visuel est beau.

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  1. Je vois qu’on se rejoint à 100%! J’ai aussi noté cette surexposition du corps féminin et pour une raison que j’ignore je n’en ai pas parlé dans mon article alors qu’en effet c’est vraiment déséquilibré. Même avec Ryan Gosling comme acteur (qui, ne nous mentons pas, est souvent là pour sa belle gueule), à aucun moment le corps masculin n’est objet de fantasme alors que le corps féminin est en permanence mis en scène comme un objet hautement érotique, de désir…

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    • Oui voilà, même pas un torse de Ryan Gosling (ce qui aurait été facile à caser en plus), du coup je trouve le phénomène encore plus flagrant. Mais c’est pas tant le fait que le film soit fait comme ça que l’absence de discussion après coup avec le public « jeune ». Le film est déjà limité je crois pour le public mais à 17 ans si un film te dit que la femme est un objet, y’a des chances que tu y crois malheureusement, surtout à l’heure actuelle.

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      • Le pire c’est que le film ne ledit pas, il le montre, et c’est encore pire parce qu’on a tendance à internaliser inconsciemment les images, et une chose qu’on n’a jamais pris le temps d’examiner devient un acquis =/

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        • C’est exactement ça, quand on a pas suffisamment de recul on intériorise forcément sans se poser vraiment de question et c’est bien le soucis avec l’éducation actuelle des jeunes je trouve ^^ »

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  2. Coucou Gaëlle !
    Je connais les films « Blade Runner » de nom seulement 🙂 Je n’ai jamais regardé, je ne sais pas s’ils me plairaient… :/ En tout cas, contente que tu aies passé un bon moment cinématographique ! ^^

    Je te fais plein de bisous, passe une belle soirée ❤

    Sue-Ricette

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