Passé Imparfait – Julian Fellowes : le tournant 1968

Dans le cadre du Club de Lecture du Petit Pingouin Vert : mois de novembre.

Si je me suis inscrite au Club de Lecture du Petit Pingouin Vert, c’est avant tout pour échanger sur une lecture commune. En effet, mes expériences depuis septembre avec June, Alec, Isa et Adlyn m’ont beaucoup plu et j’ai eu envie de rendre ça plus systématique. Même si les échanges ne sont pas tout à fait identiques, je me suis lancée. Le livre était déjà choisi : Passé Imparfait de Julian Fellowes, vous savez, le créateur de Downton Abbey. Et franchement, ce fut une belle découverte. Je n’aurai sûrement pas lu ce livre dans un autre contexte et je suis ravie d’avoir eu l’occasion d’y remédier.

Résumé : Une invitation de Damian Baxter ? Voilà qui est inattendu ! Cela fait près de quarante qu’ils sont fâchés ! Inséparables durant leurs études à Cambridge, leur indéfectible amitié s’est muée en une haine féroce, suite à de mystérieux événements survenus lors de vacances au Portugal en 1970. Après de déconcertantes retrouvailles, la révélation tombe : riche, à l’article de la mort, Damian charge le narrateur, sur la foi d’une lettre anonyme, de retrouver parmi ses ex-conquêtes – six jeunes filles huppées qu’ils fréquentaient alors – la mère de son enfant. Un voyage vers le passé plein de fantômes et de stupéfiantes révélations… Avec une verve élégante, le créateur de la série Downton Abbey signe un portrait au vitriol de l’aristocratie anglaise bousculée par les sixties. (Babelio)

J’ai deux choses à dire à propos de ce livre : des longueurs, mais un travail sur l’histoire des mentalités incroyables.

Des longueurs. Oui, je dois l’avouer, j’ai tendance à aller droit au but tout le temps, je n’aime pas trop tourner autours du pot et de toute façon, je voudrais le faire que je ne saurais pas. Gros problème pour mes oraux à la fac. Mais passons. Le fait est que, du coup, en littérature pareil, j’ai un peu de mal quand les choses traînent un peu en longueur. C’est le cas pour certains passages dans ce livre qui auraient mérité un coup de ciseaux. Pourtant, ça ne gâche en rien le plaisir du livre…

Malgré ça, c’était une excellente lecture. Moi qui adore la période du XIXe anglais et notamment de la mentalité et société victorienne, Julian Fellowes m’a permis d’encore mieux comprendre cette société et ce qui en a provoqué son déclin au XXe siècle. Certes, cela reste une fiction mais bon, l’homme est quand même un passionné de l’aristocratie anglaise et je ne doute à aucun moment qu’il ait fait de grosses recherches pour écrire Passé Imparfait. En plus de ça, le lecteur le sent.

J’ai particulièrement aimé l’analyse importante que le narrateur fait à propos de cette aristocratie, de la dernière « Saison » à laquelle il participe et comment cette dernière génération de l’aristocratie se retrouve perdue à la chute de traditions vieilles comme Erode qui ponctuaient leurs vies jusque là. L’année 1968 semble avoir été un tournant considérable dans le sens où ces traditions désuètes ont laissé la place à une vie moderne se rapprochant de celle que l’on connaît aujourd’hui. Cela m’a un peu fait l’effet que cette « vie de château » s’était arrêtée du jour au lendemain pour cette « vie moderne » où les gens doivent majoritairement se débrouiller seuls et où un titre ne correspond plus à rien et n’inspire de respect à personne dans les années 70. Je précise dans les années 70 car j’ai l’impression que depuis quelques années, on en revient.

Je pense que ce livre, on pourrait en parler pendant mille ans tellement le sujet de l’évolution est intéressante et apportée avec une grande crédibilité. L’intrigue en soi n’est finalement qu’un prétexte pour raconter et témoigner de ce déclin aristocratique et c’est très bien fait.

Lire ou ne pas lire : Passé Imparfait de Julian Fellowes ?

Tout anglomaniaque trouvera son compte à la lecture de ce livre. Malgré des longueurs sur lesquelles on peut passer plus rapidement, c’est un plaisir de découvrir comment l’Angleterre est passée d’un XIXe où l’aristocratie bat son plein à aujourd’hui. Effectivement, l’année 1968 est un tournant important, pas seulement pour le peuple qui manifeste dans la rue, mais aussi pour ces aristocrates semblant perdurer d’un autre monde. Au final, 1968 a été une année de transition dans tous les domaines et cela mérite sans doute de se pencher plus sérieusement sur ce moment clé de l’histoire car nous risquons d’en vivre un autre sous peu.

Ma note : 17/20

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